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Comme si l'Europe forteresse n'était pas assez hermétique ...

Migrants. La frontière Turquie/Bulgarie, comme un cimetière à ciel ouvert

Un an après son élaboration, l'un des principaux points d'action de Jean-Claude Juncker, président de la commission européenne, a été inauguré. Il s'agit de la création d'un corps de gardes-frontières, réponse choisit par les dominants pour faire face à l'afflux de migrants par voie terrestre, notamment à la frontière turco-bulgare. Frédéric Apoyo

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Frontex est mort, vive Frontex ! Que cette politique qui a fait les beaux jours de l’Europe forteresse, travaillant main dans la main avec les gouvernements les plus xénophobes du vieux continent, comme la Hongrie d’Orban, disparaisse, cela devrait être une bonne nouvelle. Seulement, elle s’accompagne d’une inauguration qui n’annonce que multiplication des drames aux frontières terrestres de l’Union Européenne : celle d’un nouveau corps de gardes-frontières aux accréditations répressives démultipliées.

Ce n’est d’ailleurs pas une surprise de voir que les pays composant le groupe de Visegrad, regroupant quelques uns des fleurons des gouvernements réactionnaires assumés au sein de l’Europe à 26 (Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) appelé de ses vœux un tel dispositif depuis le début de la crise des réfugiés. Merkel, qui s’est vu mise en difficulté par l’extrême droite allemande et qui opère un virage sur la droite vis à vis de sa politique migratoire, aura joué un rôle majeur dans l’application de ce projet européen, adopté avec une inhabituelle rapidité. Qu’on se le dise, l’Europe forteresse a bel et bien décidé d’hermétiser encore plus ses frontières extérieures, alors que des milliers de migrants trouvent la mort en Méditerranée et par les voies terrestres qui les mènent vers le vieux continent.

C’est ainsi que les mandats de cette nouvelle agence répressive se trouvent largement élargis. Là où Frontex se limitait à soutenir les Etats membres dans la gestion de leurs frontières, ces nouveaux corps de gardes-frontières pourront non seulement mener des opérations conjointes avec les Etats, mais aussi organiser des renvois de réfugiés clandestins, tout comme évaluer des lacunes éventuelles de certains pays et mener des interventions dans des situations d’urgence, soit à la demande d’un Etat, soit après une décision du Conseil. Ce dernier assurant avec une ironie nauséabonde que les droits humains fondamentaux seront respectés. Quand on voit la situation dramatique et les cadavres qui s’empilent aux frontières de l’Europe, cette affirmation a de quoi donner envie de vomir. Pour couronner le tout, le dispositif prévoit de doubler les effectifs répressifs (actuellement 667 agents en Grèce, 523 en Italie, 192 en Bulgarie, 152 dans les Balkans de l’Ouest et 105 en Espagne). Face à cette escalade réactionnaire, seule réponse - avec l’intensification des frappes au moyen orient - des drames poussant des milliers de personnes à prendre la route de l’exil, il est vital de réaffirmer l’ouverture des frontières, la régularisation de tous les sans-papiers et l’arrêt de l’ingérence impérialiste au moyen orient. Pour que cesse les bains de sang aux portes terrestres de l’Europe, et les milliers de morts en Méditerranée.


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