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Nouvelle menace de licenciement scandaleuse

Mise à pied pour un cadenas. Grève victorieuse à PSA Saint-Ouen

Autant dire qu’à PSA, la direction ne manque pas d’imagination. Après le joint « volé » par Dominique dans une des bennes à déchets de son atelier à PSA Valenciennes, c’est au tour d’un ouvrier aux presses à PSA Saint-Ouen d’être mis à pied. Cette fois-ci, le geste incriminé serait l’oubli d’un cadenas sur une grille. Autant dire que pour vider les usines et faire régner la peur chez les travailleurs, la direction de PSA est prête à tout.

Damien Bernard

30 septembre 2015

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Mis à pied pour un cadenas
Ce début de semaine, un moniteur de l’équipe presse serait entré dans un secteur de l’usine d’assemblage de PSA Saint-Ouen sans respecter la « procédure de sécurité » : laisser le cadenas visible sur la porte grillagée, pour signifier sa présence. La zone concernée n’était pas, contrairement aux secteurs des robots, une zone de danger. Pourtant, le crime sera cher payé, la direction ayant immédiatement décidé la mise à pied du moniteur.
Après la tentative de licenciements de deux travailleurs pour une bousculade à PSA Mulhouse, l’histoire se répète. La direction de PSA invoque de faux motifs pour mettre la pression sur les travailleurs et licencier. Cette mise à pied conservatoire, préalable au licenciement, impose au travailleur de quitter immédiatement l’usine et de rester sans salaire jusqu’à l’entretien disciplinaire. Cette procédure expresse vise à séparer les travailleurs incriminés de leurs collègues et à empêcher toute dynamique de solidarité et de combat collectif.

Réaction immédiate de l’équipe presse, la direction recule !
Suite à la mise à pied conservatoire du moniteur, ce mardi 29 septembre, c’est toute une équipe de la section presse qui s’est mise en grève pour protester contre cette sanction abusive. Les 22 ouvriers, dont 4 moniteurs, ont stoppé le travail pendant près de 2h15 et ont eu gain de cause immédiatement. La direction a reculé et a transformé la mise à pied en un simple avertissement. La grève de 2h15 sera payée, en l’échange de 45 minutes de travail supplémentaire à rattraper ce vendredi.
Après l’arrêt de la production, la direction a cherché à calmer le jeu face à la détermination des travailleurs. Des SMS mensongers ont tourné dans l’usine, expliquant que les militants de la CGT avaient fait grève sur leurs heures de délégation syndicale, donc qu’ils ne risquaient pas de perdre sur leurs salaires. Une fois de plus, la propagande antisyndicale du patronat, qui vise à diviser les travailleurs combattifs, est à l’œuvre.
Ce recul patronal démontre que la colère qui s’est exprimée aux presses n’est pas isolée et que la direction préfère éviter de l’attiser. Cela pourrait en effet remettre en cause ses plans pour la fermeture progressive de l’usine, à commencer par l’atelier de ferrage dont une partie des machines a déjà été évacuée, et dont la fermeture a été annoncée pour le 24 octobre.

Un démantèlement de l’usine à petit feu
Une fermeture de l’usine signifierait des centaines de suppressions de poste, ce que la direction dément, affirmant que les travailleurs du ferrage seront tous reclassés alors que près de la moitié d’entre eux ne savent toujours pas où ils seront affectés, sans même parler des intérimaires.
Les suppressions de postes continuent à PSA, indissociables d’une augmentation de la productivité, celle-là même qui nuit à la sécurité des travailleurs et provoque la multiplication des accidents du travail. C’est aussi toute cette pression qui est responsable des arrêts de travail chaque fois plus nombreux et des tentatives de suicides. Enfin, licencier c’est généraliser la sous-traitance et les contrats précaires, à l’image des nouveaux CDI « intérimaires ».

Une seule solution : se battre contre les licenciements
Face aux plans de la direction, une lutte s’impose pour le maintien de l’outil de production et de l’ensemble des postes, ainsi que pour l’embauche de tous les sous-traitants. Et ce d’autant plus que les entreprises sous-traitantes exposent elles aussi les travailleurs à la perspective des licenciements. Chez le fabriquant de roues F2R par exemple, le site de Châteauroux, qui emploie 485 travailleurs (dont 365 CDI et 120 contrats précaires), se trouve sous la menace d’une liquidation. En attendant la décision du tribunal de commerce qui sera rendue le 14 octobre, les travailleurs sont entrés en grève illimitée.


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