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Manifestation contre Macron

Montpellier : "Des personnes tabassées au sol, trainées sur plusieurs mètres alors même qu’elles sont inconscientes"

Nous relayons ci-dessous un communiqué des étudiant-e-s mobilisé-e-s de Montpellier concernant les violences policières qui ont eu lieu samedi 14 avril ou presque 2000 personnes ont manifestés contre Macron.

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La journée du 14 avril a été la déplorable illustration du lien évident entre la violence étatique et la répression policière qui, sans aucun doute, s’émulent, s’articulent et s’entretiennent.

Dès les premières minutes de la manifestation – qui regroupe étudiant.e.s de droit, sciences et lettre, enseignants, insoumis, militant.e.s pour la Palestine, pour les migrants, syndicats en tout genre et individus de tout âge – les forces de l’ordre ont immédiatement adopté une position d’attaque et d’opposition au droit de manifester. Quelques instants plus tard, alors que le cortège tente de descendre le boulevard du Jeu de Paumes, des cartouches de gaz CS à effet sonore très intense sont tirées sans somation, au hasard dans la foule, à hauteur des visages des manifestant.e.s tenant les banderoles à l’avant du cortège. Ces mêmes manifestant.e.s ont, dès leur arrivée aux Jardins du Peyrou, été braqué.e.s par les LBD40 des CRS et leurs ont alors crié ensemble : « Baisse ton arme ! ». Afin de faire reculer les CRS et d’engager la manifestation sur le trajet prévu, les manifestant.e.s ont commencé à lancer des boules de peinture et des œufs - armes de jets inoffensives. Ils ont reçu pour toute réponse des jets de lacrymogène de la part des CRS. La suite de la manifestation, déviée dans les rues du centre ville, se déroule dans la bonne humeur de la masse solidaire. Sans surprise, les médias ne feront état le lendemain que des vitrines cassées, taguées, et des D.A.B mis hors service. Cependant il ne faut pas oublier les personnes âgées et les enfants au milieu du gaz lacrymogène, les coups de matraques assénés dans le dos de manifestant.e.s découvert.e.s et pacifistes, les personnes tabassées au sol, trainées sur plusieurs mètres alors même qu’iels sont inconscient.e.s. Le cortège du début comptait environ 1500 manifestants au Peyrou et s’est réduit au cours des altercations avec les forces de l’ordre, pour atteindre une centaine de personnes qui rentraient calmement vers la faculté de Paul Valéry pour une Coordination Nationale des Luttes. Environ deux heures après les altercations du centre ville, ce cortège réduit était attendu par une quinzaine de camions de CRS au niveau du carrefour city de l’Avenue de la Justice de Castelnau, tandis qu’au moins trois autres camions suivaient afin de pouvoir l’encercler et le nasser. Dès que des manifestant.e.s ont commencé à s’engager sur le parking du carrefour city afin d’éviter le barrage des CRS, ces-derniers, accompagnés de la BAC, se sont mis à charger violemment l’arrière du cortège sans sommation et sans retenir les coups. La police a réquisitionné deux bus de la TAM pour transporter les personnes interpellées au poste : à occasion extraordinaire, moyens extraordinaires. Deux personnes sur les cinquante et une interpellées au carrefour sont passées en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Montpellier. Nous déplorons une dizaine de blessé.e.s soigné.e.s par les street medics et emmené.e.s aux urgences si nécessaire. Plusieurs manifestant.e.s ont filmé la scène et se sont vu.e.s menacé.e.s par des agents de la BAC qui les ont pris en joue, à hauteur de tête, avec leur LBD type « chouka » : « Dégage ! Arrête de filmer connard ! ».
Le triste constat à en tirer est que très peu de médias feront état des violences inouïes dont les manifestants ont fait l’objet. Le protocole d’action des forces de l’ordre n’a pas été respecté, avec des tirs de flashball et de grenades lacrymogène directement dans la foule et à hauteur de tête – pratiques totalement illégales. Entorses, contusions musculaires, hématomes dus à des coups de matraque ou de flashball, palet lacrymogène pris au visage... nombreuses ont été les blessures chez les manifestant.e.s. Les street medics ont été visées plusieurs fois par des tirs de grenades lacrymogène dès qu’ils étaient appelés pour soigner des blessés.

Ces actes de violence s’inscrivent aujourd’hui dans un climat de répression nationale : de nombreuses universités violemment expulsées (Tolbiac, Paris 8, Grenoble, Bordeaux …), des manifestations réprimées ultra violemment (Rennes, Nantes, Paris …), des descentes musclées de milices fascistes – couvertes par la justice - sur les lieux de lutte (Strasbourg, Tolbiac, Montpellier …). En ce moment même, plus de 2500 gendarmes mobiles sont déployés sur la Z.A.D de Notre-Dame-des-Landes, expulsant illégalement les occupant.e.s et détruisant tout sur leur passage (fermes, habitations …). Les zadistes qui tentent de sauver leur lieu et leur mode de vie sont attaqué.e.s à coup de grenades de désencerclement GLI F4, dont les « schrappnels » peuvent entraîner des lésions graves, de flashballs « super pro » - ce même matériel ayant éborgné Jean François Martin en 2016 à Rennes - et de gaz CS. Rappelons que ce matériel est utilisé dans d’autres pays dans le cadre de guerres civiles (Syrie, Yémen, Ukraine …). Faudra-t-il encore un mort pour que s’opère une prise de conscience sur la gravité et le récurrence de ces violences, pour que celles-ci cessent ?

Pourtant, pas un mot sur cet état de faits ; les seules images relayées par le gouvernement et les grands médias sont celles de « dangereux casseurs » et autres témoignages éplorés des passant.e.s, peu au fait des revendications de ces nombreuses luttes. Cette désinformation est une violence étatique du quotidien qui, couplée à la réalité de l’oppression, sert la désolidarisation. Ainsi nous retournons-nous les uns contre les autres, galvanisé.e.s par les violences que nous subissons dans la rue. Cependant ne perdons pas de vue le véritable problème : le niveau de violence des opprimés est fixé avant tout par la violence de l’oppresseur. Si nombre de personnes sortent dans la rue, c’est que l’état les attaque de ses réformes excluantes. Si ces mêmes personnes s’attaquent aux symboles du capitalisme, c’est que le système capitaliste les affame. Si elles ne portent pas la police, sous toutes ses formes, dans leurs cœurs, c’est que celle-ci se fait milice d’un système étatique capitaliste oppressif et fascisant. Nous ne faiblirons pas face à l’intimidation, la menace des armes et de la prison ; nous ne baisserons pas la tête devant un état employant des méthodes fascisantes afin de museler nos alternatives. Plus iels tenteront de nous briser, plus nous reviendrons nombreu.ses.x.


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