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15 jours après la disparition de Steve

Nantes. Un an après la mort par balle d’Aboubacar Fofana, le CRS reprend le service

Un an jour pour jour après la mort d’Aboubacar Fofana, mort d'une balle tirée à bout portant par un CRS, ce dernier a repris son service en attente de son procès.

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Crédit photo : Radio France / Clémentine Sabrié

La mort d’Aboubacar Fofana, le 3 juillet 2018, avait embrasé Breil, banlieue populaire de Nantes. Lors d’un contrôle de police, le jeune homme avait reçu une balle tirée à bout portant par un CRS. Ce dernier avait expliqué pendant trois jours avoir agi en état de légitime défense. Pour se justifier, les CRS avaient mis en avant qu’un des leurs avait été blessé… ce qui avait été démenti par la suite. Après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux mettant à mal cette version, le CRS avait alors expliqué qu’il s’agissait d’un tir accidentel. Des témoignages allaient également à l’encontre de la version du policier :«  Il a essayé de faire une marche arrière, la voiture s’est explosée contre le mur. Il était déjà immobile, il ne pouvait rien faire d’autre. Le policier est arrivé, il lui a tiré dessus à bout portant, il lui a mis une balle sur le cou, directement. » expliquait un témoin au Monde.

Les forces de « l’ordre » ont durement réprimé la colère légitime qui s’était exprimée dans le quartier populaire, à coup de flashballs, de grenades de désencerclement et de gaz lacrymogènes. Des méthodes désormais connues des manifestants et qui sont depuis bien longtemps appliquées dans les quartiers populaires.

Selon France Bleu Loire-Atlantique, l’agent a donc été autorisé à reprendre du service alors qu’il n’est toujours pas passé en procès. Gérard Chamalbide, responsable du syndicat Alliance pour les CRS en Nouvelle Aquitaine, interrogé par le journal a déclaré que l’agent « a reçu une sévère sanction administrative » et « a repris le travail avec des réserves. Il n’est plus sur la voie publique », dans l’attente de son procès. La précision selon laquelle il n’est plus sur la voie publique vise à contenir toute réaction épidermique à Breil.

Une justice à deux vitesses

S’il est honteux de voir un CRS reprendre du service - même dans un bureau - alors qu’un jeune homme de 22 ans est décédé suite à l’usage de son arme, il est tout aussi répugnant de voir comment la justice protège le CRS. En effet, celui-ci est seulement poursuivi pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il a visé la tête d’Aboubacar. Lorsqu’on vise la tête, il est difficile de douter qu’on peut donner la mort. Aucun CRS n’a porté secours au jeune homme qui se vidait de son sang. C’est un témoin de la scène qui a été le seul a essayer en vain de réanimer le jeune homme.

De plus, le CRS n’a toujours pas été entendu par le juge d’instruction et ce, rappelons le, un an après les faits. Il a seulement été entendu lors de son déferrement au tout début de l’affaire.

Dimanche, une plaque à la mémoire d’Aboubacar a été apposée à proximité des lieux du drame. Cette remise en service survient moins de 15 jours après la disparition de Steve lors de la fête de la musique suite à une charge de CRS sur les quais. Les CRS de Nantes qui auraient chargé les fêtards suite à une chanson anti-fasciste, auraient en l’espace de moins d’un an, vraisemblablement deux morts à leur actif. Dans le même temps, les Gilets Jaunes ont subit une répression policière et judiciaire hors normes. La famille d’Adama Traoré continue a être persécutée. Bagui vient d’être renvoyé aux assises pour « tentative d’assassinat ». De nouveau, c’est une justice qui protège les forces de répression et accable ceux qui relèvent la tête. La justice et la police sont deux rouages essentiels de la répression d’État. Réclamons la vérité et la justice pour Aboubacar, Adama, Steve et toutes ces victimes des forces de répression.


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