Crédit photo : O phil des Contrastes
Une réforme profondément injuste…
Alors que le mouvement de grève dure depuis plus de deux semaines, la manifestation de ce mardi 17 décembre était une franche réussite à Paris comme en région. Ceci, alors même que les difficultés sont nombreuses pour tous : les usagers doivent trouver des solutions alternatives pour se déplacer et les grévistes perdent chaque jour plus d’argent.
Cependant, rien ne semble pouvoir attaquer la détermination de la majorité des Français à voir la réforme être retirée puisque 62 % d’entre eux soutiennent le mouvement. C’est normal, comme nous le montrions dans cet article, elle est profondément injuste en augmentant l’âge de départ, en réduisant les pensions et en précarisant toujours plus les ouvriers et employés.
…contre laquelle les cheminots et la RATP se battent en première ligne
C’est contre cette réforme, qui touche autant le privé que le public, que se battent les cheminots, les employés de la RATP et les enseignants. En se mobilisant depuis le 5 décembre ils sont à l’avant-garde du mouvement.Dans ce bras de fer entre le mouvement social et le gouvernement les vacances de Noël seront décisives. Si le mouvement s’arrête durant deux semaines il sera difficile de réussir à faire plier le gouvernement. C’est pourquoi celui-ci joue la carte « de la trêve de Noël », tout comme il avait déjà évoqué les "cheminots privilégiés" ou "les régimes spéciaux" sont but est de semer le poison de la division, que la population se mette à en vouloir aux grévistes.
Si cette stratégie n’a pas, pour le moment fonctionné, nous devons combattre les arguments du gouvernement parce qu’en effet, pour nombre d’entre nous, se déplacer durant les fêtes de Noël sera difficile, alors même que ces fêtes sont un moment privilégié pour passer des bons moments avec sa famille et ses amis, bien manger et, quelques temps durant, oublier les difficultés du quotidien.
Qui peut sauver Noël ?
Ce que le gouvernement omet évidemment de dire, c’est que nombre de grévistes sont clairs depuis le début du mouvement : si le gouvernement abandonne sa réforme les grèves s’arrêteront. "Ni amendable, ni négociable, retrait total" voilà la revendication de la majorité de la population. C’est clair, simple et le mouvement continuera jusqu’à satisfaction. C’est donc le gouvernement qui a les cartes en mains pour qu’il y ait de transports durant les fêtes de fin d’année. Il faut le dire de manière claire, seul le gouvernement peut faire en sorte qu’il y ait une sortie de crise rapide : il lui faut renoncer à sa réforme.
Qui sont les otages de qui ?
Ainsi, ils ne prennent pas les Français en otages, comme le suggère les éditorialistes et LREM, ils sont au contraire en première ligne d’un combat difficile et d’une bataille pour l’ensemble de la population, sacrifiant pour cela une partie importante de leur salaire de fin d’année. De plus, les services publics en grève transports, hospitaliers, etc. sont aussi ceux qui permettent d’habitude que les fêtes soient possibles. En travaillant 24h/24, ce sont eux qui soignent, transportent, aident les Français durant les fêtes. Ce travail, invisible d’habitude, doit nous rappeler l’importance de services publics de qualité, et est un argument supplémentaire pour soutenir la grève. Les autres transports privés, les "bus Macron", comme Flixbus par exemple ont ainsi augmenté leurs prix de manière démesurée : 880 % de plus pour un Paris-Lyon (120 euros) ; 150 euros pour un Paris-Clermont-Ferrand, etc.
En position de force, les entreprises privées ne cherchent que le profit, au mépris des classes populaires. Si le gouvernement voulait vraiment sauver Noël il aurait pu faire un décret pour limiter les prix des transports privés, par exemple. Ce qu’il a préféré faire c’est supprimer les obligations de temps de repos des conducteurs de bus durant les fêtes. Travaillant déjà dans des conditions difficiles, les patrons de ces entreprises pourront demander aux chauffeurs de bus de rouler douze heures d’affilées sans repos, au mépris de la sécurité des passagers et de leurs conditions de travail.
C’est ça le monde que Macron veut, moins de sécurité pour plus de profit, et c’est aussi contre ça que se battent les grévistes aujourd’hui. La grève pose des difficultés à tout le monde, c’est certain, mais pour Noël le plus beau cadeau qu’on puisse recevoir c’est l’abandon de la réforme des retraites et, pour ça, la grève est nécessaire. De nombreux internautes ont d’ailleurs soulignés leur soutien à la grève malgré les difficultés :
Juste pour que ça soit dit en public : J'ai mes billets de train pour faire Noël en famille à six cent bornes de chez moi depuis des mois.
Si le jour J y'a pas moyen, je suis entièrement disposé à faire le chemin en stop ou quoi.
Vive la grève.— Ours (@shizumaru) December 13, 2019
Ce n'est pas un hasard si #Macron a choisit le mois de #Noël pour présenter sa réforme des #retraites Il savait que s'il y avait mobilisation et #grève, il pourrait retourner l'opinion contre les grévistes et ainsi discréditer l'opposition pour la faire passer plus facilement.
— RositaBanana (@LalobaRose) December 14, 2019
Je suis salarié du Privé
Ce matin sur mon compte 110€ 70 Cts pour finir le mois.
Vous voyez gréve ou pas
Pour moi Noel c'est vite vu
Je bosse le 24 jusqu’à 22h
Devinez quoi ?
JE SUIS TOTALEMENT SOLIDAIRE DES GRÉVISTES
Des Noëls y en aura d'autres
La retraite on en n'a q'une— Gleyze Jean MichelCertifié bot made in Russie ? (@OursDeParis) December 13, 2019
Pour moi pour noël c’est un TER par jour à une heure impossible à 30km de chez ma famille qui vient me chercher en voiture... pas à cause de la grève, c’est comme ça tous les ans depuis quelques années car dégradation du service public
— Redstriking (@redgazing) December 18, 2019
C’est scandaleux que noël vienne gâcher l’esprit de la grève
— Chamaradical (@tripleflo) December 17, 2019