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Royal isolée. Le gouvernement entend hausser le ton

Notre-Dame-des-Landes. Cacophonie au gouvernement : Valls annonce des milliers de policiers pour évacuer la ZAD !

Bisbille au gouvernement. Royal joue toujours le rôle de « caution de gauche » sur le terrain écologique au gouvernement PS.

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Les sujets écologiques, et notamment Notre-Dame-des-Landes, ont périodiquement dévoilé les divergences entre Ségolène Royal et le reste du gouvernement. La polémique qui enfle autour de la prochaine évacuation annoncée de Notre-Dame-des-Landes ne fait pas exception. Selon les dires de la ministre de l’Écologie, « il vaut mieux arrêter les frais », arguant qu’« il s’agit ici d’un ouvrage qui coûtera entre 800millions et 1milliard d’euros, alors qu’il y a tant besoin d’infrastructures dans toutes les régions. Aujourd’hui, un tel projet, qui remonte à des années, mal engagé, ne serait pas autorisé.

Face à ces propos, un proche de Valls a rétorqué, dans les colonnes du Monde : « Cette position de Ségolène Royal entre en contradiction totale avec deux de ses piliers idéologiques les plus importants : l’ordre juste et la démocratie décentralisée et participative. Ces deux concepts ont apporté beaucoup à la gauche, on peut donc s’étonner qu’ils soient remis en question, sur ce dossier très symbolique, justement par celle qui les atoujours défendus avec force. » Mettant en avant la victoire du référendum, limité à un périmètre où les sondages étaient favorables au « Oui à l’aéroport », et dont les résultats, quand on prend en compte l’abstention, ont révélé que seulement 28% de la population est en réalité favorable au projet, le gouvernement tente d’asseoir un positionnement autoritaire et répressif. Le tout allant à contre-courant des intérêts écologiques tant mis en avant lors de la COP 21.

Le projet de Notre Dame des Landes, vieux de 50 ans, est aussi inutile qu’absurde. Mais il reste l’un des fers de lance du tandem Valls-Hollande, qui a fait de l’accomplissement du projet lors du quinquennat l’une de ses priorités. Ce discours jusqu’au-boutiste, enrobé de l’argumentaire « le projet est vital », le gouvernement l’avait également tenu autour du barrage de Sivens… jusqu’à ce que la justice estime qu’il n’était pas « d’utilité publique ».

Réaffirmer l’autorité de l’État : Valls entend envoyer l’artillerie lourde pour marcher sur la ZAD

Mais alors que l’entêtement du gouvernement était allé jusqu’à provoquer directement la mort de Rémi Fraisse, voilà que Valls nous annoncent un bis repetita ! Une véritable provocation à quelques jours du deuxième anniversaire de la mort du jeune militant écologiste. Mais pour l’actuel premier ministre, l’essentiel est ailleurs : « Ne pas évacuer la zone, suite au référendum, ça serait un affaiblissement de l’autorité et un affaiblissement de la démocratie ». Réaffirmer l’autorité de l’État, et ce avant la présidentielle, voici la ligne directrice qui guide la politique de Valls. Et pour ce faire, l’exécutif n’entend pas lésiner sur les moyens. C’est ainsi que 2500 à 3000 policiers seront affrétés pour partir à l’assaut de la ZAD, avec pour objectif de vider la zone de ses occupants pour lancer les travaux. Et si, du côté de Matignon on affirme, avec une ironie morbide au vu du précédent de Sivens et de la répression massive lors de la loi Travail, ou encore de la mobilisation contre la COP 21 que « l’évacuation devra se faire avec sang-froid et méthode pour éviter les violences », personne n’est dupe. À l’automne, Valls entend écraser la mobilisation à grand renfort de matraque, lacrymogène et autres grenades de désencerclement.

Faisons front ! L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c’est toujours non !

Avec 40 000 manifestants, l’opposition a envoyé un message fort au gouvernement le 8 octobre dernier. C’est bien pour cela que Valls entend mobiliser un arsenal répressif conséquent, et affirme à travers les lignes que le gouvernement ira jusqu’au bout pour faire aboutir le projet. Face à ce funeste projet, une mobilisation massive est nécessaire, mais elle ne peut suffire.

La présence de différents secteurs aux côtés du milieu écologiste mobilisé est plus que jamais nécessaire. Alors que les Goodyear font les frais de la répression syndicale, et que la violence policière est une donnée centrale de la situation, l’esprit de convergence autour d’un front commun autour de la défense des droits démocratiques doit s’élargir jusqu’aux questions écologiques, et le rendez-vous à Notre-Dame-des-Landes est une date centrale pour renvoyer dans les cordes le gouvernement, son grand projet inutile et sa politique autoritaire et sécuritaire qui a déjà tant saigné, au sens strict du terme, notre camp social.


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