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Nouveau suicide étudiant. La politique du gouvernement est criminelle !

Selon Thomas Portes, une nouvelle étudiante s'est suicidée suite aux résultats du concours d'accès aux études de santé. Un drame qui prend notamment ses racines dans la politique du gouvernement et sa gestion de la crise.

Ariane Anemoyannis

18 janvier 2021

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Quasiment devenus quotidiens, les tweets qui annoncent la mort ou la tentative de suicide d’un étudiant sont l’effroyable expression d’une situation particulièrement critique dans la jeunesse. Cette semaine, ce seraient quatre étudiants qui auraient tenté de mettre fin à leur jour, et deux étudiantes qui se sont suicidées.

Elles étaient toutes les deux en études de médecine et leur décès concorde avec la période d’examens du premier semestre, particulièrement élitistes dans cette filière. De fait, la sélection accrue ces dernières années, d’autant plus depuis la crise économique et le spectre du chômage de masse, tend à aggraver le mal-être étudiant, en témoigne la détresse qui s’exprime depuis la rentrée de janvier où se déroulent les partiels.

Isolement dans des studios exigus, précarité étudiante et pression scolaire : une situation critique que décrivent des dizaines de milliers d’étudiants sur les réseaux sociaux à coup de hashtag, de #MentalBreaukUP à #EtudiantsFantômes. Et à rebours de l’analyse du gouvernement tendant à en faire une fragilité singulière de la jeunesse face à la crise sanitaire, la situation est le produit direct de sa propre politique.

Cette situation de détresse extrêmement alarmante dans la jeunesse étudiante révèle plusieurs années de politiques de casse de l’Université qui ont largement précarisé les conditions d’études et d’enseignement. Dernièrement c’est la Loi Programmation Recherche (LPR), une loi revendiquée comme « darwinienne » et « inégalitaire » par Antoine Petit (PDG du CNRS), qui a été passée en force par le gouvernement. Une loi qui va exacerber la concurrence entre Universités et la division entre « facs poubelles » et « facs d’élites » et avec, une sélection des étudiants toujours plus féroce. Les tentatives de suicide qui se succèdent sont le résultat d’une pression qui s’exerce toujours plus fortement sur les étudiants et qui s’est considérablement exacerbée avec la crise sanitaire et sa gestion par le gouvernement.

De fait, les mesures cosmétiques annoncées par le gouvernement - faire passer d’un à deux le nombre de psychologue dans les universités, embaucher à contrat précaire 20 000 étudiants en master pour combler les sous-effectifs enseignants, faire revenir les L1 en mi-groupe - n’ont en aucun cas répondu à la misère étudiante mais sont apparus comme un énième crachat à la figure de la jeunesse.

Il n’est pas anodin que le lendemain de ces annonces, résumées par Macron par un "il va falloir encore tenir" en réponse à une étudiante l’ayant publiquement interpellé sur le fait qu’elle "était morte à l’intérieur", deux suicides étudiants aient lieu. Le gouvernement a du sang sur les mains, et les suicides sont le dernier maillon d’une chaîne de violences que subit la jeunesse ces derniers mois.

Face à cette situation, il est crucial de rouvrir les universités pour mettre fin à l’isolement forcé des étudiants, sur la base de protocoles sanitaires élaborés démocratiquement par les étudiants et le personnel, et grâce à des moyens à la hauteur : embauches massives de personnels enseignants et administratifs, centres de dépistages, réquisitions d’infrastructures. En parallèle, la gratuité des soins psychiatriques pour répondre urgemment à la détresse des étudiants et la validation du semestre sans prise en compte des examens sont des mesures d’urgence nécessaires pour mettre fin à cette vague de suicide.


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