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Non à la sélection !

Sans-facs à Nanterre : la présidence visse les fenêtres de l’occupation pour étouffer la mobilisation

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, les étudiants « sans-facs » qui occupent les locaux de la présidence de l’université de Nanterre depuis maintenant 36 jours ont été réveillés par des agents de sécurité qui vissaient les fenêtres pour les enfermer. Un nouveau degré de répression atteint par la présidence qui cherche à étouffer le mouvement et acter le refus total de leurs revendications.

Mélanie Florch

2 décembre 2021

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Après 36 jours d’occupation intensive des sans-facs et d’inertie de la présidence, cette dernière a décidé d’envoyer en pleine nuit une dizaine d’agents de sécurité visser les fenêtres des locaux où les étudiants dormaient, afin d’éviter toute entrée et sortie. Une politique effroyable menée par la présidence de M. Gervais-Lambony, qui décide de séquestrer les étudiants qui se battent pour étudier.

Des moyens pour la sécurité, mais pas pour étudier ?

Pour rappel, depuis le 27 octobre, une quarantaine d’étudiants et de militants occupent les bureaux de la présidence de l’Université Paris-Nanterre pour revendiquer l’inscription des 61 étudiants que l’université refusait toujours d’inscrire, près d’un mois et demi après la rentrée universitaire.
Mais face à la détermination des étudiants qui scandent « nous iront jusqu’aux inscriptions ! » et la revendication de l’accès pour tous à l’enseignement, la réponse de la présidence n’est que vent et répression.
La semaine dernière, c’était ainsi plusieurs sans-facs et militants de l’UNEF qui étaient bloqués sur le toit pendant plusieurs heures et empêchés d’entrer dans l’occupation.

Cette fois, l’université est allée bien plus loin, n’hésitant pas à envoyer des agents de sécurité barricader les lieux de leur lutte. Ces mesures de « sécurité » visant l’intimidation et le recul de l’action étudiante sont vécues d’autant plus comme une violence par les sans-facs, quand l’on sait que l’université engage plus de 200 000 euros de frais en faisant appel à des agents de sécurité de la société sous-traitante Lutèce, comme le rappelle l’UNEF-TACLE. Autant d’argent qui aurait pu servir à la scolarisation des étudiants qui restent encore sur le carreau. Face à cette attaque, plus de 70 soutiens sont venus rejoindre l’occupation.

Mais ces actions de démonstrations autoritaires sont aussi révélatrices du climat de plus en plus sécuritaire des universités, alors que cette semaine, 4 CRS sont entrés par « erreur » sur le campus Tolbiac de l’université Paris 1 et ont menacé les agents de sécurité qui leur ordonnaient de partir.

Face à des revendications devenues virales, la présidence suit la politique de Vidal

Par leur action, les sans-facs revendiquent le droit d’étudier pour tous et toutes, et dénoncent vivement la mutation de ce droit en privilège qui évince en priorité des bancs de la fac les étudiants les plus précaires (travailleurs.es, jeunes issus des quartiers populaires, étrangers…). De plus en plus, ces revendications trouvent un large écho, à l’image du meeting de soutien au mouvement qui s’est tenu dans l’université mardi 23 novembre, qui a rassemblé 300 personnes, allant de personnalités d’extrême-gauche aux militants antiracistes et syndicaux.

Mais après avoir refusé toute nouvelle inscription ou à défaut, proposé des inscriptions aux étudiants dans des filières qu’ils n’ont pas choisi ou dans des universités éloignées de la région parisienne, le refus net de la présidence de Nanterre de laisser une place à chacun des sans-facs, pour une université comptant 34 000 étudiants et dont l’affectation de 61 étudiants ne représenterait en réalité que 1 ou 2 étudiants de plus par filière, est symptomatique de ce qu’est devenue l’université d’aujourd’hui et de ce que prépare le gouvernement demain.

En effet, la fermeture des portes de la fac à ces jeunes dont la motivation est à revendre révèle la politique d’intensification de la sélection dans l’enseignement supérieur en marche depuis des années, avec des créations telles que Parcoursup et le prochain système algorithmique de sélection en master sur la plateforme Trouvermonmaster.fr en discussion en ce moment..

Cette sélection, qui est le fruit et la conséquence directe du manque de moyens alloués aux universités par le gouvernement, nous devons la refuser fermement !
Ce n’est, en aucun cas, aux jeunes de payer la facture de l’austérité budgétaire qui touche l’ensemble du milieu universitaire et des services publics.

Soutien indéfectible à tous les sans-facs !

Caisse de solidarité pour les soutenir : https://www.cotizup.com/soutien-occupation-sans-fac


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