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Loin d'être une bonne nouvelle pour les salariés

PSA acquiert officiellement Opel, un plan de restructuration déjà annoncé

Depuis le 6 mars les tractations étaient en cours. General Motors, propriétaire d'Opel voulait s'en débarrasser, PSA voulait l'acheter pour devenir le deuxième constructeur d'Europe. C'est donc maintenant acté. Loin d’être une bonne nouvelle pour les salariés, une vague de suppression d’emplois est déjà prévu.

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Michael Lohscheller, PDG d’Opel, et Carlos Tavares, Président du directoire de PSA.

Après quatre-vingt-huit ans d’appartenance au groupe états-unien, General Motors, le constructeur allemand Opel a officiellement changé de propriétaire ce mardi, devenant ainsi une filiale de PSA à 100 %.
Avec cette opération, le nouveau groupe PSA élargi à cinq marques (Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall) se hisse au second rang européen, devant Renault-Dacia et derrière Volkswagen, captant une part de marché de près de 17 %. Au premier semestre, et sans tenir compte des utilitaires, PSA ancien format était juste derrière Renault et détenait 10 % de part de marché en Europe. Opel-Vauxhall avec ses 6,3 % de parts de marché arrivait en septième position.
Il ne reste plus qu’à finaliser la transaction sur Opel Bank, pour 460 millions, qui doit être encore approuvée par les autorités européennes de la concurrence, mais qui ne semble être qu’une formalité.

Le groupe dispose de cent jours afin de définir un plan stratégique pour inverser la tendance d’Opel qui accuse une perte de 12,5 milliards d’euros accumulées depuis seize ans. General Motors qui voulait à tout prix s’en débarrasser à cause de son déficit chronique, a accepté de prendre à son compte le plan de retraites d’Opel à hauteur de 770 millions de dollars ce qui a eu pour but de faire plonger son bénéfice net de 42% au deuxième trimestre.
PSA a annoncé dès le départ ses ambitions. L’objectif est qu’Opel et sa cousine britannique Vauxhall sortent du rouge dès 2020. « Nous aiderons Opel et Vauxhall à redevenir rentables », a assuré Carlos Tavares, président du directoire de PSA. Le groupe français ambitionne de ramener Opel et Vauxhall à la rentabilité d’ici trois ans, tablant sur une marge d’exploitation de 2 % en 2020, puis 6 % en 2026.
Le groupe PSA qui est en très bonne santé, a un résultat opérationnel de deux milliards d’euros sur le premier semestre, quant au bénéfice net, il est de 1,25 milliard d’euros, ce qui est un profit historique. La division automobile seule a même frisé une marge de 7,3%. Mais, pour autant, PSA ne compte absolument pas maintenir l’intégralité des structures et emplois d’Opel-Vauxhall.

Au contraire, Opel doit annoncer un plan de redressement dans les trois à quatre mois. L’essentiel sera fait par l’actuelle direction de General Motors qui n’a pas encore communiqué sur l’ampleur des suppressions d’emplois prévues. Les coupes budgétaires sont estimées à 1,7 milliards d’euros. Or, pour acquérir les six usines de montage et les cinq sites de production de pièces, le centre d’ingénierie de Rüsselsheim en Allemagne et les 40 000 salariés des deux marques, le montant de la vente s’est élevé à 1,3 milliards euros auxquels il faut ajouter 900 millions pour le rachat de la filiale financière de GM en Europe avec un partenariat avec BNP Paribas. Ainsi, l’achat est directement rentabilisé en quelques mois. En Mars, la CGT, syndicat majoritaire à PSA, expliquait qu’une telle opération ne peut pas se faire sans des attaques contre les travailleurs en Allemagne, en Angleterre et en France. La direction du constructeur mettra constamment « en concurrence les salariés d’Opel contre ceux de PSA. La CGT appelle les salariés, qu’ils soient en Allemagne, en Angleterre mais aussi en France, à se préparer dès aujourd’hui à défendre leurs intérêts par-delà les frontières ». Le moment fatidique pour des milliers de familles se rapproche à grand pas et suivant comment l’intégration d’Opel-Vauxhall se passe les vagues de licenciements et de fermeture de site pourraient être bien plus importantes que déjà annoncé.


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