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Répression de fin de journée

Paris 1. Violences policières, matraquage sanglant et interpellations devant Tolbiac

Devant le site de Tolbiac, fermé administrativement, les forces de répression viennent de réinvestir les locaux pour évacuer par la force des manifestants qui avaient occupé temporairement un amphi. Matraques, lacrymos et charges contre les étudiants et les passants, les flics n’y sont pas allés de main-morte à 19h.

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Correspondant

Hier soir, la Présidence de l’Université Paris 1 décidait, à 22h, de fermer jusqu’à samedi 19 mars le centre Tolbiac, au motif lapidaire que la journée de mobilisation du lendemain poserait des « problèmes de sécurité ». Il s’agissait en fait d’interdire de fait la tenue de l’Assemblée Générale appelée par les étudiants pour ce matin. Pour le gouvernement qui a également fait fermer temporairement Lyon 2 puis Caen, Paris 6 et l’ENS, l’enjeu était essentiellement d’empêcher la coordination étudiante Ile-de-France de s’y tenir et d’empêcher le mouvement étudiant de se structurer, et ce alors que 150 000 jeunes étaient aujourd’hui dans la rue.

Après l’arrivée de la manifestation Place d’Italie, en fin d’après-midi, un grand nombre d’étudiants souhaitaient spontanément pousser le parcours jusqu’à Tolbiac, pour dénoncer la manœuvre. Beaucoup ont renoncé en raison du dispositif policier qui avait déjà multiplié les provocations lors de la manifestation. Néanmoins, un groupe de manifestants a décidé de forcer les grilles fermées pour occuper temporairement un amphi. C’est alors que les forces de répression ont déployé les grands moyens.

Des rues adjacentes, une trentaine de fourgons de CRS et plusieurs cars pour les interpellations ont été envoyés. En tout, près de 300 CRS et une cinquantaine de policiers en civil ont été déployé. Mais cette mise en scène n’en est pas restée à la simple parade. Alors que plus de 200 étudiants s’étaient massés devant le centre de Tolbiac pour dénoncer ce déploiement et que les personnes qui occupaient l’amphithéâtre étaient en train d’en sortir, CRS et policiers en civil ont commencé à charger tous azimuts, interpellant et matraquant jusqu’aux passants.

Les médias qui étaient présents sur place ont fait leurs choux gras des quelques gestes de résistance à cette charge par les militants autonomes, mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui s’est passé ce soir, à Tolbiac, et aujourd’hui sur plusieurs universités, était préparé. Le gouvernement, qui craint comme la peste la dynamique de mobilisation qui ne s’est pas enrayée après les annonces de ce lundi, et qui pourrait aller vers une convergence accrue entre la jeunesse et les salariés, a décidé de changer de ligne et de passer à la répression. La tentative est classique : isoler le secteur déjà mobilisé, le couper de la masse des lycéens et des étudiants, de l’opinion publique, en le présentant comme terroriste. Cette manœuvre peut et doit être contrée. Il s’agit de s’appuyer sur les premiers succès de la mobilisation pour prendre à bras le corps le travail de massification, d’explication large, de structuration démocratique du mouvement.{}


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