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Les multinationales s’engraissent sur les dégraissements d’effectif

Philips veut délocaliser et supprimer 230 emplois : pour maintenir l’emploi il faut défendre la production !

Philips Lighting, la filiale historique du groupe Philips, s’apprête à supprimer 230 emplois en France, mettant complètement à l’arrêt un site de production et réduisant fortement les effectifs d’un autre. La procédure, encore en cours, vise encore une fois à améliorer le « profit » des entreprises et de leurs actionnaires sur le dos des salariés.

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Philips, le géant mondial de l’électroménager, cherche à dégraisser ses effectifs, et passe à l’essoreuse ses salariés : malgré un bénéfice net 645 millions d’euros et un chiffre d’affaire de près de 24 milliards de dollars, dont 7,4 pour la filière éclairage. Ce géant néerlandais emploie aujourd’hui plus de 100 000 employés, dont 2400 en France, répartis sur 8 sites.

Philips « sauvegarde sa compétitivité » par les licenciements et les délocalisations

Le géant a assuré vouloir avant tout « sauvegarder sa compétitivité » par ce plan de licenciement et de destruction de l’emploi. Dans le Loir et Cher, à Lamotte-Beuvron, l’usine doit fermer d’ici le 31 août 2017, mettant sur le carreau 89 salariés. A Miribel, c’est une « réorganisation » qui amènera les travailleurs vers le Pôle emploi : 142 postes sur 260 doivent être supprimés, ou plutôt délocalisés en Pologne et en Espagne. Pour ces travailleurs aux vies brisées, c’est en effet surement le chômage qui arrive : dans la première unité, d’après les syndicats, la moyenne d’âge est de 47 ans et la moyenne d’ancienneté de 20 ans. Autant dire des « inemployables » pour ce système où le chômage de masse règne.

Un plan ravageur longuement réfléchi qu’il s’agit de contrer !

Ce n’est pas la première fois que le groupe cherche à tailler dans ses effectifs : à Lamotte-Beuvron, c’est le deuxième plan en trois ans. En 2014, c’était 40 des 150 ouvriers qui étaient mis à la porte. Cette logique de déstructuration arrive en effet rarement en une fois. Comme dans les tristement célèbres exemples d’Arcelor Mittal en France, le patronat cherche à couper dans les effectifs petits à petits. Ceux qui en 2014 voyaient la fin de l’usine ont aujourd’hui raison de parler de « trahison », et ont raison d’être « choqués » par un employeur, qui répond à leur détresse, à leur peur de la misère par la nécessité d’être « compétitif ».

Aujourd’hui, alors que la direction entame les négociations de licenciement, les directions syndicales ne s’inquiètent que d’une chose : négocier les indemnités supra-légales ! Pourtant, vendre sa peau le plus chère possible, comme cela a été le cas chez Continental en 2009, ne peut être une perspective, d’autant que passé les indemnités, c’est généralement le chômage qui nous attend, surtout lorsqu’on a lutté. La logique de l’employeur est simple : je ne vous emploie plus car vos voisins sont plus exploitables, seront payés moins et seront plus miséreux. La nôtre est toute autre : c’est celle de défendre la production, et nos emplois tout en contrecarrant les plans du patronat qui cherche à nous diviser. Pour défendre nos conditions de vie et de travail, construire le rapport de force face au patronat, par les travailleurs eux-mêmes est la condition nécessaire pour sauver les emplois, et cela ne pourra pas se faire si les agneaux qui vont négocier y vont avec la même logique que le loup.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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