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Pas la crise pour tout le monde !

Plus de flics et de militaires, moins de profs, moins pour l’écologie !

La Présidentielle avait donné lieu à un concours particulier : à qui supprimerait le plus d’emplois dans la fonction publique ! Macron était un candidat très sérieux sur le sujet en promettant 120.000 suppressions. A l’heure de faire le choix, les intérêts du gouvernement s’expriment clairement.

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Après le grand débat, pour répondre à la crise sociale des gilets jaunes, et suite aux européennes pour batailler le vote des Verts, un cheval de bataille facile semble se dessiner pour le gouvernement : l’éducation et l’écologie. Deux thèmes pour lesquelles des petites mesurettes peuvent être mises en avant comme des trouvailles révolutionnaires et Macron compte bien en jouer. Il a déjà annoncé au mois d’avril la limitation du nombre d’élèves par classe de la grande section au CE1, la prétendue fin de fermetures d’écoles (au profit de fermetures de classes) ou encore, pour répondre aux mobilisations de la jeunesse, la création de deux instances fantoches que seront un conseil pour la défense de l’environnement et une convention citoyenne.

Concernant l’écologie, la grande mesure du gouvernement s’est incarnée dans la taxation du carburant. Prétendant vouloir réduire l’usage des véhicules, cette mesure visait évidemment de manière inégale la population, taxant sans différence de richesse, dans la ligne anti-sociale du gouvernement Macron. Suite à la mobilisation des Gilets Jaunes, le gouvernement a d’ailleurs partiellement reculé sur cette question, se retrouvant sans « grande mesure » sur la question écologique. Finalement, il démontre a nouveau que les gouvernements néo-libéraux attachés au capitalisme, sont bien incapables de répondre à l’urgence écologique et quand ils affirment le faire, à travers des mesures partielles, c’est bien souvent en faisant payer aux classes populaires le prix de la crise que les grands patrons ont causée et approfondissent quotidiennement.

Pourtant, au-delà de l’effet d’annonce, ces quelques mesurettes ne tiennent pas l’examen des faits. Car un axe central de la politique macronienne et du mandat que Macron a reçu de la bourgeoisie française est d’attaquer tous les acquis des travailleurs : Code du Travail, sécurité sociale, assurance-chômage, et surtout la fonction publique où il a promis de supprimer 120.000 emplois d’ici 2022. Ce sont l’équivalent de 508 temps pleins qui vont ainsi être supprimés dans la Santé, alors même que d’innombrables mouvements de grève explosent dans tout le pays pour demander plus de postes, plus de moyens et que les personnels doivent travailler dans des conditions toujours plus inhumaines pour eux et pour les patients. Idem dans l’Education Nationale où 1800 emplois sont condamnés alors même que les lois Blanquer sont des attaques historiques contre l’enseignement public. Macron poursuit dans tous les secteurs sa politique au profit du patronat, pour faciliter les licenciements et briser les mécanismes de défense, déjà bien faibles, des travailleurs face à leur patron, y compris lorsque le patron c’est l’État.

Pourtant, il est des secteurs qui échappent à la cure d’austérité dans la fonction publique et, sans surprise, il s’agit de la police et de l’armée. Macron poursuit l’héritage de ses prédécesseurs, notamment de Hollande, n’hésitant pas, en bon représentant de l’impérialisme français, à maintenir les opérations extérieures françaises et à vendre des armes à des dictatures comme l’Arabie Saoudite, engagée dans une « sale guerre » au Yemen (dixit Le Drian, pourtant « convaincu » de la non-utilisation des armes vendues). Un complexe militaro-industriel choyé par le pouvoir en place qui lui a débloqué pas moins de 295 milliards d’euros jusqu’en 2025 (une augmentation de 23%) en février 2018. Sur le plan intérieur, face à une conflictualité grandissante depuis 2016 et une augmentation de la lutte des classes avec le mouvement des gilets jaunes, de probables prochaines explosions sociales, et un pouvoir qui pousse dans le sens du tout-sécuritaire depuis les attentats, la police a aussi eu droit à de généreuses augmentations, au-delà même de l’augmentation surprise pour fidéliser les troupes après le mois de décembre. Il y a déjà un an, la Cour des Comptes, qu’on ne peut pas accuser d’hostilité au gouvernement, alertait sur le coût des forces de répression. Au final, dans la Loi de Finances 2019, est prévue la création de plus de 3500 postes pour l’Intérieur et pas loin de 1000 pour la Défense. Pour mener une politique anti-sociale équilibrée, il ne faut en effet pas délaisser son bras armé.
Ces quelques chiffres valent mieux que les longs discours de Macron. Derrière lui, c’est le projet même de la classe dominante et du système capitaliste que l’on aperçoit là. Face à une jeunesse qui se mobilise pour crier son inquiétude et sa volonté d’agir face à la catastrophe environnementale (dont elle hérite), qui se mobilise contre une société qui ne promet que le chômage et la précarité, que les gilets jaunes se lèvent contre un gouvernement prêt à rogner sur tout, les salaires, les retraites, les pensions, les conditions de travail, de vie, sur les soins, sur l’éducation, pour augmenter toujours plus les profits des capitalistes qui dilapident les richesses sur le marché de la mort pour nous réprimer, pour financer les marchands de mort et leurs sales guerres.


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