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LA LUTTE, ÇA PAYE !

Poitiers. Mobilisation générale à la régie des transports. Victoire totale

Vendredi 27 novembre, à 14h, la direction de Vitalis, la régie poitevine des transports, convoque une salariée de 52 ans qui travaille à la comptabilité. Recrutée huit mois plus tôt, elle s’entend dire qu’elle « manque d’esprit d’équipe ». En fait ce qu’on lui reproche c’est de ne pas saluer les chefs le matin. On veut faire un exemple. Dans la foulée, Vitalis lui signifie son licenciement immédiat. A 15h elle est dehors. En riposte, le lundi 30, pas un bus ne circulait à Poitiers. Le lendemain même, la salariée était réintégrée.

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« Victoire totale ! »

C’est ainsi que mardi, après la fin du conflit, Michel, conducteur de la ligne 1 qui dessert le campus de la fac, salue les étudiants qui montent à bord de son bus. Ils le félicitent et il répond : « Si seulement ça pouvait faire comprendre aux gens qu’unis on est plus forts, et qu’on peut les empêcher de faire n’importe quoi ».
Même son de cloche au dépôt. Lundi, les cinq syndicats de la régie, CGT, Solidaires, CFDT, UNSA et CFE-CGC ont déposé un arrêt de travail pour protester contre le licenciement de la comptable. Le mouvement a été massif. Bus au garage, ateliers à l’arrêt, et dans les bureaux, on suit le mouvement. « Même chez les cadres », raconte Michel soulignant le côté massif du débrayage qui a touché plus de 340 salariés.

La direction a vite fait machine arrière

Le lundi soir, la direction de Vitalis se montrait confiante, assurant que les dessertes scolaires et plusieurs lignes fonctionnaient normalement. Elle n’est pas à un mensonge près.
Droite dans ses bottes au début du mouvement, elle a bientôt dû faire marche-arrière. Thierry Wischnewski, directeur de Vitalis, a vite changé de ton. En toute hâte, une réunion de sortie de crise a été convoquée pour le mardi 1er décembre à 10h. Devant la grève massive qui s’est confirmée à la prise de poste le mardi matin, la réunion a même été avancée de deux heures. Dès 9h, la direction, en présence du représentant de l’agglomération à la régie, notifiait la réintégration de la salariée.

Un « patron de combat » battu à plates coutures

Le directeur, histoire de ne pas perdre la face, a tenu à rappeler que la convention nationale des transports prévoyait dans son article 16 que, à la différence des autres secteurs, une période d’essai pouvait être prolongée au-delà de trois mois et jusqu’à douze mois. Un prétexte fallacieux, bien entendu, sur lequel il a dû aussi faire machine-arrière. Dorénavant, « cet article ne sera plus mis en œuvre dans les futurs contrats de travail ».
Témoignant du caractère massif du mouvement, Wischnewski, qui se présentait jusqu’à il y a peu comme un « patron de combat », « venu du privé », a même été contraint de présenter ses excuses « auprès de tous les clients victimes de cette grève ». « Victimes » ? C’est pourtant lui le seul responsable. Et, au prochain mauvais coup, s’il en retente un, il sait à quoi s’en tenir !


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