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La présidente du Conseil Général d'île-de-France à trouver son champion

Pour Pécresse, Juppé est "l’homme de la situation". Avec Matignon en ligne de mire ?

Valérie Pécresse a fait son choix : elle soutiendra Alain Juppé dans la course à la primaire de la droite. Si le clan Sarkozy , qui l'avait propulsé ministre lors de son mandat, grince des dents, la présidente du Conseil Général d'île-de-France a choisi de miser sur le grand favori à la primaire. Dans le but d'obtenir un poste ministériel ? Frédéric Apoyo

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« Aujourd’hui, mon choix, c’est le choix de la bonne personne à la bonne place, c’est la question de qui est l’homme de la situation pour la France. Ma réponse est claire : c’est Alain Juppé qui sera le président fort et respecté. » On peut difficilement être plus explicite. Pour Valerie Pécresse, le choix de soutenir Alain Juppé n’a pas été très difficile à prendre. Archi favori dans les sondages de la primaire, incarnant la meilleure chance pour la droite de reprendre le pouvoir à l’Elysée, l’actuelle présidente du Conseil Général d’île-de-France a sans doute misé sur le bon poulain. En 2012, c’est pourtant François Fillon qui trouvait grâce à ses yeux. Un volte face qui ne semble pas affecter l’entourage de l’ancien premier ministre. "Nous l’attendions, ce n’est pas une surprise mais Valérie Pécresse fait là une erreur d’analyse politique" a ainsi déclaré la porte parole de François Fillon, Valérie Boyer, estimant que Valerie Pécresse reviendra sur le droit chemin lors d’un éventuel second tour Fillon/Juppé.

Sarkozy et son entourage attaque Pécresse tout azimut.

S’il y en a bien un pour qui la pilule ne passe pas, c’est bien Nicolas Sarkozy. Alors que Pécresse a déclaré avoir envoyé une lettre à l’ensemble des candidats de la droite sur sa vision du quinquennat, et que "seul Sarkozy a décidé de ne pas [lui] répondre", il s’agit pour l’entourage et l’ex-président lui même d’une pure trahison. "En politique, la fidélité est une vraie forme de modernité" a d’abord dégainé Valérie Debord avant que le show Sarko ne débute sur France Inter, ce mercredi : "Valérie Pécresse a été ma ministre. Je lui ai donné l’investiture pour les élections régionales [en 2015]", expliquant par ailleurs qu’elle ne jugeait "pas sympathique" l’attitude de Pécresse envers François Fillon. L’entourage de Valérie Pécresse a aussitôt rétorqué, pointant à demi mot la trahison de Sarkozy en 1995, qui avait misé sur Edouard Baladur plutôt que sur son mentor, Jacques Chirac : "En politique, personne ne peut donner de leçon de loyauté. Valérie Pécresse fut une ministre loyale qui a soutenu deux grandes réformes du quinquennat de Nicolas Sarkozy que sont la TVA ’sociale’ et l’autonomisation des universités " a ainsi déclaré une collaboratrice de Pécresse avant qu’une élue proche de cette dernière n’enfonce le clou : "C’est une vision un peu dépassée et paternaliste de la politique". Une chose est sûre, la guerre entre Pécresse et Sarkozy est déclarée.

Pécresse vise Matignon ? Une hypothèse crédible.

« Alain Juppé a deux atouts majeurs : le premier, c’est qu’il a dit qu’il ne ferait qu’un seul mandat, il sera totalement libéré de ce désir de plaire, de séduire qui hante tous ceux qui veulent être réélus [...] Son deuxième atout, c’est qu’il a dit qu’il ferait des ordonnances dès l’été  » a ainsi déclaré Valérie Pécresse pour justifier son choix. Une éloge qui, bien entendu, ne peut se faire sans contrepartie, tant les dommages collatéraux pour la présidente du conseil général d’île-de-France pourraient être importants si Sarkozy remportait la primaire. Matignon et le poste de première ministre est-il en vue pour Pécresse ? A cette question, cette dernière reste évasive. En affirmant qu’elle n’avait « pas l’intention de quitter l’Île-de-France », l’ex-ministre a surtout déclaré qu’elle n’avait ni demandé le poste et qu’on ne lui avait pas promis. Une façon, bien entendu, de garder la face, de se poser comme un soutien ayant murement choisit la meilleure option "pour la France" sans intérêt particulier. Mais nul doute que si l’occasion se présente d’obtenir Matignon, le choix sera vite vue pour Pécresse.

Le spectacle offert par le soutien affiché par Pécresse à Alain Juppé est, en tout cas, révélateur du réel visage des politiciens du bipartisme bourgeois. Calcul, soif de pouvoir, guerre ouverte -ou tous les coups bas sont permis- et menace à peine voilée, voilà à quoi ressemble réellement la mascarade des primaires. Peu importe le programme, qui est dicté par le patronat. L’unique objectif est d’apparaitre comme étant le plus à même de le mener au mieux. En ce sens, Juppé commence à s’entourer d’éléments qui ont fait leur preuve par le passé, avec de surcroit l’espoir pour Pécresse que l’actuel maire de Bordeaux tienne sa promesse d’un seul mandat, et ainsi apparaitre comme candidate crédible à la présidence sur le plus long terme. Un jeu mortifère pour les travailleurs, qui voit sous leurs yeux les larbins de la bourgeoisie s’étriper pour savoir lequel mènera la bataille contre leurs intérêts.


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