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Sur les rails de la lutte

Pourquoi et comment soutenir les cheminots ?

Véra Pavlovna Après la fin des partiels, les facs sont désertes, mais la mobilisation débutée le 9 mars est plus forte qu'elle ne l'a jamais été, car désormais ce sont des secteurs ouvriers stratégiques capables de faire plier le gouvernement qui sont rentrés en lutte. Chez les dockers, la pétro-chimie, les routiers, l'EDF, et la SNCF, la CGT notamment appelle à entamer ou poursuivre des grèves reconductibles dans les prochains jours. Avec en ligne de mire le retrait de la loi El Khomeri, et des autres mesures de détérioration des droits des travailleurs. On ressent déjà les effets de ces grèves qui petit à petit bloquent l'économie grâce notamment à la pénurie d'essence qui s'installe et s'étend, musclant ainsi la lutte contre le gouvernement. Ce gouvernement qui s'obstine depuis des mois, de plus en plus déconnecté de la volonté et des intérêts des masses des travailleurs et des étudiants, s'enlise dans une campagne de répression policière, judiciaire, et de propagande médiatique mensongère, qui pourrait bien ne déboucher que sur l'extension et la radicalisation de la lutte.

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La jeunesse debout, une force déterminante pour organiser la solidarité avec les grèves et les piquets

Dans ce contexte, quel peut-être le rôle des étudiants toujours mobilisés malgré la fin des cours et des partiels, mobilisés depuis le 9 Mars et toujours aussi déterminés à combattre pour leur avenir et les intérêt de tous les salariés ? C’est bien sûr en se rendant massivement aux manifestations, mais cela est insuffisant, et le soutien aux travailleurs en grèves et aux actions de blocages économique qu’ils et elles planifient sont les moyens pour les étudiants de continuer à se mobiliser efficacement contre la loi travail et son monde.

Des caisses de grève pour permettre aux travailleurs de tenir

Le soutien aux travailleurs a deux axes principaux. Premièrement, les étudiants peuvent aider à alimenter et récolter de l’argent pour les caisses de grèves. Elles sont en effet essentielles à la poursuite de la grève, car chaque jour de grève coûte son salaire au travailleur, et ce soutien financier permet d’atténuer ces pertes et ainsi de poursuivre plus facilement la grève jusqu’au retrait de la loi. Prises en charge par les grévistes, leurs organismes d’auto organisation comme les comités de greve, ces caisses sont un élément clé d’une mobilisation démocratique et qui se prepare à tenir, a poursuivre les grèves par-delà les dates fixées par les directions syndicales, largement insuffisantes dans le rail depuis le début du mouvement.

Visibiliser la solidarité, un enjeu clé de la bataille d’opinion contre le gouvernement.

Deuxièmement, face au discours du gouvernement, de la droite, et des grands médias bourgeois qui décrivent les grévistes comme des preneurs d’otage, il est nécessaire de produire un contre-discours reflétant l’état réel de la conscience des masses, qui sont dans leur majorité opposées à ces lois néo-libérales, et soutiennent les travailleurs en lutte même lorsque ces grèves entrainent parfois des désagréments pour le quotidien. Cest ce que montre d’ailleurs deja plusieurs sondages depuis le début de semaine. C’est bien le gouvernement, le MEDEF, et tous les secteurs de la bourgeoisie qui sont responsable de cette situation. Ce sont eux, et eux seuls qui prennent en otage le pays, en usant et abusant de la force de l’Etat, pour tenter de briser le mouvement et passer en force leurs lois impopulaires et antisociales avec le 49.3.

Usagers en soutien des cheminots : des tracts et des photos

Face a ce discours, des campagnes de diffusion de tracts auprès des usagers, et des campagnes photos comme celle montrant des usagers arborant fièrement une pancarte de solidarité avec les cheminots en grève, sont extrêmement importantes et constituent ainsi une tâche importante pour les étudiants solidaires des travailleurs. Finalement, à travers ces deux axes de soutien, c’est aussi un soutien moral qui s’exprime, se concrétise, et est ressenti extrêmement positivement par les travailleurs. Comme le disait un cheminot d’Austerlitz ce matin : "Merci aux étudiants sans qui la flamme aurait pu s’éteindre, on n’a pas attendu le 31 pour partir en reconductible et c’est notamment grâce à vous".

Ainsi nous pouvons, à notre niveau, à la fois faire vivre le "tous ensemble", et chercher à donner confiance aux salariés qui sont seuls à pouvoir entamer le bras de fer décisif avec le gouvernement et ses donneurs d’ordre capitalistes. C’est, pour les étudiantes et étudiants toujours debout, une tâche essentielle !


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