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Contre la précarité et l'exploitation : Solidarité !

Pourquoi les étudiants doivent soutenir la grève des agents de nettoyage d’ONET

Depuis le début du mois de novembre, nous sommes plusieurs étudiants de Paris 1, Paris 7, Paris 8 et d’autres universités de région parisienne, à avoir suivi et soutenu la grève des agents de nettoyage de l’agence H. Renier.

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Le 16 novembre, nous avons manifesté à leur côtés, lors de la journée de grève nationale contre la loi Travail XXL, les attaques sur les universités et la jeunesse, la baisse des APL, les cadeaux aux plus riches, le mépris des pauvres, bref, contre le projet de société que nous impose Macron, synonyme de précarité, de chômage et d’exploitation. Les grévistes ont défilé avec les cheminots de Paris Nord, car malgré ce que leur fait croire la direction de la SNCF, ils ont le même patron, des intérêts communs et la volonté de se battre côte à côte. Un exemple de solidarité pour nous les jeunes, qui devons nous battre nous aussi pour défendre notre avenir, mais ne pouvons gagner seuls. 

Après deux semaines de grève, un repas de soutien est organisé sur le parvis de la gare de Saint-Denis que les grévistes occupent depuis le début de la bataille, car ONET envoie chaque nuit des intérimaires accompagnés de la police pour briser la grève et défaire le piquet. Tout le monde a peu dormi mais il y a un moral de combat. Nous arrivons sur place pour confectionner une banderole de soutien, discuter avec les grévistes, diffuser des tracts aux usagers pour leur expliquer que si la gare est sale, c’est parce que ceux qui la font vivre tous les jours n’en peuvent plus de vivre dans la misère. Les cheminots arrivent et expriment toute leur admiration pour la détermination des grévistes : ils sont collègues en réalité, travaillent ensemble au fonctionnement du chemin de fer, et méritent d’être traités de la même manière. C’est l’occasion pour nous de réaliser quelles sont les conditions de vie de ceux qui travaillent dans les gares que nous traversons chaque jour pour aller en cours. Ils sont heureux de voir qu’ils ne sont pas isolés, que d’autres secteurs de la population sont prêts à les défendre, de la santé aux universités. 

Nous cherchons à accompagner toutes leur actions, en entrainant le plus d’étudiants de nos universités : une manifestation commune avec les agents de nettoyage en grève de l’hôtel Holiday Inn, eux aussi victime de la sous-traitance et du régime de précarité que cela implique, une action de soutien au siège de la SNCF, organisée avec les cheminots et accompagnée par des travailleurs du 93, différents militants politiques et syndicaux. Au sol, avec la cendre d’un fumigène allumé par un cheminot, on peut lire "ONET. SNCF. Même combat". Les milliers de cadres qui vont travailler au siège prennent les tracts que nous sommes des dizaines à leur donner et qui les interpellent : si vous profitez d’habitude de gares propres pour aller au travail, c’est grâce à ces hommes et ces femmes qui se lèvent à 4h du matin et se brisent le dos en soulevant des dizaines de kilos de déchets.

Mais ce n’est pas tout : la lutte d’ONET doit entrer dans nos universités. Nous avons commencé à lancer des campagnes de soutien sur les facs. A Paris 8, voisine de la gare et de ses grévistes, des étudiants organisent des cafés à prix libre, cherchent à discuter avec leur camarades pour leur faire comprendre la nécessité de participer à la caisse de grève. A Paris 1, idem : quelques boissons et la rencontre des étudiants : c’est la fin du mois et les grévistes vont recevoir des fiches de salaire à zéro euros. Quand on a des bouches à nourrir et des conditions de vie très précaires, le soutien financier à la grève est central pour gagner. Ces initiatives ont rencontré un grand succès : plusieurs dizaines d’euros en seulement quelques heures. La sensibilité et le soutien à cette lutte sont présents chez les étudiants et la démarche est à étendre partout où c’est possible, non seulement car elle alimente la caisse de grève, mais surtout car elle permet de briser les barrières qui nous divisent.

Notre tâche est de faire connaitre cette grève, que les jeunes voient et comprennent le monde du travail dans lequel on leur propose de se lancer. Plus de la moitié d’entre nous sommes d’ores et déjà contraint de nous salarier pour financer nos études : les CDD, l’interim, la précarité, on connait. Et puis, il y a aussi les 25% de chômage qui veulent dire : trime pour passer tes diplômes mais n’espère rien. Alors nous aussi nous devons nous battre car comme les salariés d’ONET, comme les cheminots de Gare du Nord, comme tous les travailleurs et travailleuses, nous voulons relever la tête et regagner le droit à un avenir meilleur. Gagner seul est impossible, mais ensemble on peut beaucoup : c’est ce que les grévistes nous montrent et c’est pour cela que leur lutte nous concerne. Soutenez la caisse de grève, faisons entrer les travailleurs dans nos universités, et battons nous ensemble !


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