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Urgences : notre santé en danger !

Prise en charge chaotique aux urgences. Que s’est-il passé à l’hôpital de Vire ?

Victimes d’un accident de la route, une mère et sa fille accusent les urgences de l’hôpital public de Vire, dans le Calvados, d’avoir mis en danger leur santé et leur vie. En effet, leur témoignage relate leur prise en charge chaotique par le centre hospitalier. Les deux femmes ont fini par devoir se rendre, faute de soins (adaptés), quatre jours plus tard à la clinique de Vire. Pour le moment, aucune plainte n’a été déposée. Mauvaises prises en charge, erreurs de diagnostic, erreurs médicales : les cas se multiplient et ne sont bien sûr pas sans rapport avec la casse méthodique de l’hôpital public. Beaucoup de patients, manque de moyens et de personnels : quand les hôpitaux publics sont menacés, notre santé aussi.

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Cécile Manchette

Arrivée à l’hôpital

Le 14 décembre, Catherine et sa fille Mélissa, ont été victimes d’un accident de voiture. Transportées au service des urgences du centre hospitalier de Vire, elles expliquent que leur prise en charge aurait tardée : 45 minutes, seules, au fond d’un couloir. La fille n’est pas examinée et ressort sans examens. Elles sont renvoyées chez elles. La fille souffre beaucoup dans la nuit, le père les reconduit aux urgences le lendemain matin. Leur dossier médical est introuvable. Finalement, pour Catherine, le certificat médical fait état de "douleurs musculaires de la nuque, de contusion du sternum et du genou droit". Pour Melissa, de "courbatures musculaires du cou et du dos, de contusion bénigne cranienne droite et du poignet droit".

Samedi 17 décembre, souffrant toujours de leur accident, elles se rendent à la clinique de Vire. Les examens révèlent alors que Catherine souffre en réalité de fractures costales, d’une fracture du sternum, d’entorse cervicale et d’un traumatisme crânien. Sa fille, elle, souffrirait de fissure costale, d’une entorse cervicale et de contusion abdominale.

La mère, en colère et consciente que cette situation aurait pu avoir des conséquences plus graves pour elle et sa fille, est décidée à envoyer un courrier au directeur de l’établissement hospitalier pour dénoncer cette prise en charge qu’elle juge « inadmissible ».

Que s’est-il passé ?

Comment expliquer ce mauvais traitement ? Cette histoire qui a de quoi inquiéter les patients, traumatiser les deux femmes, en dit long sur l’état actuel des services et centres hospitaliers en France. Il ne faut que quelques clics sur internet pour découvrir, sans surprises, que l’hôpital public de Vire et ses urgences fait parti de ses hôpitaux où les conditions de travail se font de plus en plus dures. Depuis quelques années, le personnel craint de voir l’établissement public disparaître. Plusieurs mouvements de grève ont été lancés. Les syndicats dénoncent « la baisse des moyens » qui impacte sur la prise en charge des patients et la qualité des soins prodigués. On imagine bien : hôpital surchargé, personnel épuisé, mauvais matériel. La réponse donnée aux difficultés économiques rencontrées par l’hôpital ? La fusion de plusieurs services entre les établissements publics et privés de Vire. Le dernier projet pour les urgences en date de mai 2016 ? L’hôpital et la clinique vont regrouper urgences et soins non programmés. Tout cela financé par la ville qui a prévu d’injecter 2 millions d’euros pour construire un nouveau bâtiment public. Autant de projets qui inquiètent une partie du personnel qui voit là un projet « irréaliste » dont le coût ne pourra être assumé par l’hôpital. Aujourd’hui les urgences accueillent 10 500 personnes, avec ce projet ce sera 6000 de plus et le personnel, lui, risque grandement de ne pas doubler mais plutôt de réduire.

Qualité et accès aux soins pour tous : il y a urgence !

Ce qui est arrivé aux deux femmes à Vire n’est malheureusement pas une histoire isolée. Une histoire qui s’explique en grande partie par l’incapacité des hôpitaux publics et de leurs personnels a donné les soins, comme beaucoup le souhaiteraient, c’est-à-dire à tout le monde et dans les meilleures conditions. La faute à qui ? Certainement pas au personnel, ni aux patients. Les uns étant souvent montés contre les autres. Il s’agit bel et bien de la faute de gouvernements successifs qui s’attaquent, avec acharnement, aux services de santé public à coup de contre-réformes. Ce que les gouvernements, alliés des capitaux, défendent ? Une privatisation de la santé, la fusion des groupements hospitaliers, pour plus de rendement. Une opération onéreuse qui se fera au détriment de l’emploi, des conditions de travail, et du maintien de soins de qualité et gratuits pour nombre d’entre nous qui aujourd’hui déjà ne peuvent pas ou plus se soigner correctement.

Pour qu’il soit donné réparation à ces deux femmes, pour que notre santé et nos vies ne soient plus mises en danger, et alors que nombreux sont les candidats à la présidentielle qui se préparent à une attaque en règle contre les services de santé public, nous devons exiger un accès aux soins et à la santé pour tous et toutes et défendre nos hôpitaux publics !


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