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Etat d'urgence et perquisitions

Quand la gendarmerie cherche des "éléments de radicalisation" à Air France Cargo

Sarah Macna Depuis la mise en place de l'état d'urgence, des centaines de perquisitions ont eu lieu. Mercredi, c'est l'aéroport de Roissy qui a été le théâtre de cette nouvelle mesure, au sein de la branche Cargo d'Air France et de l'entreprise Fedex. D'après les journaux, l'aéroport serait en effet une des cibles potentielles des terroristes. Pourtant, la préfecture déléguée à la Sécurité et la Sûreté des aéroports Charles de Gaulle et du Bourget assure qu'il n'y a pas de « lien direct » entre ces perquisitions et les attentats de vendredi. Mais alors que recherchait les forces de l'ordre à Air France Cargo ?

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Toujours selon la préfecture, il n’y a eu « ni découverte d’élément notable, ni interpellation ». Ce n’est pourtant pas ce que l’on pourrait croire d’après la manière dont se sont tenues ces perquisitions : les vestiaires des personnels ont tous été ouverts, et ceux des salarié-e-s absent-e-s ont été fait sauter. Une manière on ne peut plus étrange de rechercher des preuves, ce dans le cadre d’une opération anti-terroriste, surtout lorsqu’il est émis que les dits vestiaires soient potentiellement piégés... Étrange, encore, la manière dont la préfecture s’est empressée de réaffirmer qu’il n’y avait aucun lien avec les récentes mobilisations contre les licenciements à Air France. Si éléments probants il y avait d’un risque d’attentat à Air France Cargo, il n’y aurait sans doute pas eu besoin de recourir à une telle justification.

Mais le discours de la préfecture est là aussi éclairant, lorsqu’elle explique avoir été à « la recherche d’éléments en lien avec des phénomènes de radicalisation ». Cette phrase évasive témoigne de ce que l’état d’urgence permet aujourd’hui au gouvernement et aux forces de l’ordre : justifier, sous prétexte de « radicalisation », l’accélération des procédures judiciaires et la restriction des libertés fondamentales les plus élémentaires. Cette « radicalisation », dont le gouvernement fait bien garde à ne donner aucune définition ou caractérisation, peut ainsi être entendue comme tout phénomène allant à l’encontre de l’ordre dominant. C’est ce même type de « radicalisation » qui était recherchée dans les lycées suite aux attentats de janvier, lorsque les professeurs étaient chargés par une circulaire du ministère de signaler tous les élèves « suspects » qui remettaient en cause la République française ou la société de consommation. Une politique liberticide visant à empêcher toute forme de critique, d’opposition et de contestation contre le gouvernement et la dictature patronale.

Symbole de la contestation sociale dans la période précédant les attentats, les salariés en colère d’Air France, et notamment à Air France Cargo dont certaines sections syndicales ont décidé de maintenir leur appel à un rassemblement jeudi et vendredi à Roissy contre les licenciements en cours dans l’entreprise et la répression judiciaire. Contre l’état d’urgence et l’injonction à ne pas manifester au nom de l’union nationale guerrière, les salariés d’Air France ont bien compris que la seule réponse à apporter était la poursuite de la lutte contre un patron qui n’a aucune envie pour sa part d’instaurer une trêve dans ses attaques envers les salarié-e-s. Et ce ne sont pas les coups de pression des forces de l’ordre contre leur « radicalisation » qui doivent les faire taire !


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