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Première rentrée scolaire sous le signe de l'Etat d'urgence

Quatre OQTF en quelques jours. A Lyon 2, l’Etat s’en prend aux étudiants étrangers

A Lyon 2, la première rentrée scolaire sous l'état d'urgence est une démonstration de ce que ce dernier signifie concrètement pour les étudiants. Elle est en effet marquée par au moins 4 OQTF (obligation de quitter le territoire français) reçues par des étudiant-e-s étranger-e-s de différentes années et filières. Et il y en aurait probablement plus, les militant-e-s étudiant-e-s de la fac étant encore en train de recenser les cible de cette offensive sans précédent des services de l'Etat.

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Racisme d’Etat sur les campus

Il n’est pas nouveau que les étudiants sans papiers soient victimes du harcèlement policier, de discriminations quotidiennes dans l’accès aux études, à la protection sociale, à la santé. Mais le cours bonapartiste suivi par le gouvernement après les attentats du 13 novembre a provoqué une accélération de ce racisme d’Etat bien concret. Et cela, est particulièrement vrai à Lyon où ces derniers temps de nombreux sans papiers ont été expulsé comme Pathy, un jeune lycéen, qui a été embarqué dans un avion vers l’Angola le 7 décembre alors qu’il n’avait même pas la nationalité angolaise. Cynthia 17 ans a aussi été expulsée le 3 décembre vers l’Angola alors qu’elle avait toujours clamée sa nationalité congolaise. Mais aussi Marc jeune lycéen qui, après avoir fait 4 mois de prison de juillet à novembre pour avoir soi-disant menti sur son âge a été expulsé le 31 novembre.

Cette situation n’est pas une originalité lyonnaise, et elle nous montre bien comment l’Etat français traite les étudiantes et étudiants étrangers. Ces derniers, en plus d’avoir du mal à se loger et à se nourrir, ce qui a même pu mener à la mort d’un étudiant originaire des Comores début novembre, risquent constamment d’être expulsé au moindre "faux pas " comme un redoublement ou des absences souvent dues à une situation précaire qui force les étudiantes et étudiants étrangers à travailler, dans des conditions difficiles.

La nécessaire réponse du mouvement étudiant lyonnais

Ces OQTF sont une véritable provocation pour le mouvement étudiant de Lyon 2, qui a désormais le devoir de construire le rapport de force nécessaire pour faire reculer la préfecture, et démontrer que toutes et tous les étudiants de l’université sont solidaires de leurs collègues sans-papiers. Car, si cette vague d’expulsions passait sans résistance, cela constituerait une première victoire pour les autorités, qui veulent imposer un climat répressif et policier sur les campus, contre les étudiants migrants mais aussi contre toute forme de contestation.

A Lyon 2 un collectif d’étudiantes et étudiants étranger se mobilise déjà depuis plusieurs mois pour obtenir la régularisation de toutes et tous. Il n’y a aucun hasard à ce que ces OQTF soient arrivées pendant les vacances scolaires et juste avant deux semaines de partiels, ce qui permet d’empêcher une mobilisation immédiate. Envoyer une OQTF à la veille des examens à des étudiants qui sont déjà en situation de précarité constitue par ailleurs un moyen honteux de leur mettre la pression et de les faire arriver devant leurs copies dans des conditions stressantes et difficiles.

Mais ces expulsions ne sont pas une fatalité : la mobilisation peut permettre de les éviter. Pour cela, il faut la solidarité de toutes et tous les étudiants de Lyon 2, ainsi qu’une action unitaire et déterminée de toutes les organisations présentes sur l’université, celles du mouvement étudiant mais aussi des enseignants et des personnels. Une pétition est d’ores et déjà en cours de rédaction. Elle ne pourra être que la première étape de la mobilisation, qui doit s’étendre et faire comprendre à la préfecture que son offensive contre les étudiants les plus fragiles de la fac ne passera pas. La Présidence de l’université, qui apporte sa collaboration silencieuse à cette attaque, doit aussi savoir que les membres de la fac sont solidaires, et que Lyon 2 non seulement refusera les expulsions, mais qu’elle doit en plus devenir une université véritablement ouverte à toutes et tous. D’ici ou d’ailleurs, les étudiants doivent pouvoir étudier, et cela passe par la régularisation de toutes et tous.


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