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Vers une Union Nationale ?

Rendez-vous entre Estrosi et Macron : les rapprochements de la droite avec En Marche

Crédit Photo : PHILIPPE MAGONI / SIPA Emmanuel Macron a rencontré le président LR de la région PACA samedi dernier, provoquant une vague d’indignation chez les soutiens de Fillon. Derrière cette entrevue, l’envie de Macron de gagner (toujours plus) de soutiens à droite.

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La rencontre était inattendue : samedi 1er avril, l’ancien maire de Nice, Christian Estrosi, a accueilli dans ses bureaux de la présidence régionale le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, pour, selon les dires des deux intéressés, une « rencontre républicaine ». Estrosi a en effet expliqué : « C’est le président de la région qui reçoit l’ancien ministre Emmanuel Macron, avec lequel j’ai toujours eu des relations de respect, voire d’amitié, car au-delà des clivages politiques cela existe aussi entre responsables publics. » tandis que Macron soulignait « le combat livré par Christian Estrosi aux dernières régionales, en expliquant que les républicains se reconnaissent à cela, à savoir où sont les vrais dangers pour la République et où sont les vrais ennemis ». Officiellement donc, - et pour les naïfs qui veulent bien y croire – il ne s’agirait ni plus ni moins de la rencontre d’un candidat aux présidentielles avec un président de région. Mais bien entendu, le contexte électoral et les difficultés qui s’annoncent à droite n’y sont pas pour rien.

Car depuis quelques semaines, Christian Estrosi semble chercher à se rapprocher du candidat d’En Marche, ce qui lui vaut les critiques très acerbes des Républicains. Au meeting de François Fillon à Nice, l’élu a même été hué par la salle. Depuis le début de la campagne, l’ancien maire de Nice n’a jamais caché le peu d’enthousiasme qu’il avait pour François Fillon, expliquant dès janvier « qu’il n’était pas filloniste » avant d’appeler plusieurs fois au retrait d’un candidat empêtré dans les affaires judiciaires d’emploi fictif, demandant aussi que le rassemblement au Trocadéro organisé par le candidat qu’il a parrainé ne se tienne pas. Sous couvert d’un « front républicain contre le FN », c’est donc véritablement un rapprochement qui s’est exprimé ce week-end.

L’annonce du café a fait beaucoup réagir la droite, poussant même François Fillon à expliquer que le prochain meeting de campagne à Nice « serait compliqué [pour Christian Estrosi] », et de nombreux responsables de la droite à crier à la trahison de l’édile niçois. Les rumeurs d’un ralliement éminent se sont vues renforcées par l’annonce d’une adjointe de la ville de Nice, Joëlle Martinaux, qui a déclaré son soutien à En Marche ! Face à la cabale, c’est sur un ton pour le moins offensif qu’a répondu Estrosi, expliquant que « Chez moi on ne fait pas siffler les amis. Si c’était le cas, il y aurait rappel à l’ordre. On rassemble pour gagner ! », une manière d’attaquer Fillon sur sa capacité à passer le premier tour.

Rassembler à droite est pourtant un enjeu très important pour Emmanuel Macron, qui peine à engranger les soutiens des grands barons de la droite, alors que les soutiens de gauche sont maintenant suffisants, avec des figures de poids comme Le Drian ou d’autres ministres du gouvernement Hollande. A droite, à part quelques soutiens du côté de l’UDI, et un soutien annoncé d’une cinquantaine de conseillers des anciens ministères des gouvernements Chirac et Sarkozy, les figures ne se bousculent pas au portillon. Si certains parlent d’un ralliement de Dominique de Villepin, rien n’est pour l’instant officiel ni annoncé. Car contrairement aux élus PS qui voient leur parti s’effondrer, les élus républicains ont encore l’épée de Damoclès de l’investiture aux législatives au dessus de leur tête, un fort moyen de pression. Commencer à rallier des Estrosi ou des de Villepin serait un coup de force pour Macron, qui cherche à avancer sur ce terrain là.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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