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Malgré son caractère permanent

Rétablir l’état d’urgence en cas de « meurtre de masse » ? Collomb et ses effets de communication

Alors que ses dispositions sont désormais inscrites dans le droit commun, Gérard Collomb a affirmé que l’état d’urgence serait rétablit en cas de « meurtre de masse ».

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Crédits Photos : CHRISTIAN HARTMANN / AFP

L’état d’urgence, ça marche, assène Gérard Collomb, la preuve : le gouvernement a pu déjouer 32 attentats depuis son instauration en novembre 2015. Aucun moyen de vérifier le chiffre, il faudra s’en remettre à la parole du Ministre de l’Intérieur... Mais au passage, l’état d’urgence a été très pratique également pour empêcher les militants de militer ou de manifester, et nuire à l’expression politique contestataire. Pas de chiffre là-dessus, en revanche.

Et Gérard Collomb se laisse aller à un étrange aveu : désormais, puisque la loi anti-terroriste a été votée ce mercredi, l’état d’urgence est devenu permanent, avec la panoplie de mesures qui ont fait sa marque de fabrique, perquisitions, assignations à résidence, le soupçon tenant lieu de preuve. Autrement dit, si l’on croyait en avoir fini avec l’état d’urgence, on s’était trompé, le voici devenu droit commun. On dira que Collomb est astucieux, qu’il joue avec les mots comme si nous étions disponibles à la grande duperie qu’il prononce ; mais non, en réalité, il avoue tout simplement que nous vivons dans un Etat policier– certains militants l’avaient déjà suffisamment expérimenté.

Bravant les risques, le généreux Collomb nous promet cependant qu’en cas de meurtre de masse, l’état d’urgence sera – bien sûr – rétabli. Au cas, donc, où le droit et les puissants moyens offerts à la police dans la nouvelle loi anti-terroriste se révéleraient inefficaces – et Collomb, donc, incompétent – l’état d’urgence sera rétabli. Voilà notre fier-à-bras qui avoue une deuxième fois : oui, la police a tous les droits, le droit permet de criminaliser les mouvements sociaux, les militants comme les autres peuvent faire l’objet, sous le soupçon de menacer la sécurité nationale, d’assignation et de perquisitions avec saisie, mais tout cela peut s’avérer inutile pour empêcher la survenue d’un attentat.

Que nous raconte, alors, le Ministre de l’Intérieur ? Il fait le récit de la policiarisation de l’Etat, de son renforcement bonapartiste, et en prétendant avoir en vue notre sécurité collective, il pense surtout à maintenir la domination bourgeoise contre toute volonté de contestation. Et à cela, c’est le dernier aveu que Collomb pourrait faire, tous les moyens sont bons.


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