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Nouvelle « ferranderie »

Révélations de Médiapart : Richard Ferrand dans une nouvelle affaire immobilière

Selon Mediapart, le ministre de la Cohésion des territoires se serait enrichi en revendant une partie de sa permanence parlementaire, qu'il aurait achetée avec des fonds publics. LP/Arnaud Journois

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Deux semaines après l’ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet de Brest concernantses magouilles avec les Mutuelles, Richard Ferrand se retrouve de nouveau mis au centre d’une affaire, toujours sur fond d’opération immobilière trouble. Celui-ci n’a pour l’instant pas répondu aux accusations.

Cette affaire remonte à septembre 2016, quand l’actuel Ministre de la cohésion des territoires était alors député du Finistère du PS. Alors qu’il était en partance pour le mouvement En Marche, celui-ci aurait revendu une partie de sa permanence parlementaire à la section locale du PS. Ce qui lui aurait permis de se mettre 40000€ dans la poche. Cette permanence, il l’avait acquise en 2012, au lendemain de son élection comme député. Plutôt que de louer une permanence parlementaire, Richard Ferrand aurait préféré acheter "un rez-de-chaussée de maison à Châteaulin, deuxième ville de sa circonscription, au prix de 115 000 euros pour 130 m2 environ." Un emprunt lui avait alors été accordé.

Mais le site s’interroge : avec quel argent l’a-t-il remboursé ? "Pour régler ses mensualités, le député Ferrand a-t-il utilisé des fonds publics, en l’occurrence son IRFM (son indemnité parlementaire pour frais de mandat) ?" Si c’est le cas, le ministre "aurait ainsi réussi une sacrée culbute : acquérir un bien immobilier avec l’aide de fonds publics, en conserver une partie à la fin de son mandat, en revendre une autre à des concurrents politiques."

Une pratique bien connue

Ces dernières années, plusieurs députés, comme Jean-Jacques Urvoas (PS) ou Muriel Marland-Militello (UMP),ont été épinglés pour avoir financé l’achat de leur permanence parlementaire avec leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Et ce ne sont pas les seuls. Cette combine a été légale pendant de nombreuses années, et permettait donc aux députés de devenir propriétaire avec de l’argent public ! Et donc de s’assurer des revenus supplémentaires après avoir quitté l’hémicycle. Au fil des années et des scandales, cette pratique est devenue de plus en plus difficile à défendre, jusqu’à ce que l’Assemblée Nationale interdise aux députés de se servir de l’IRFM pour « toute dépense afférente à une nouvelle acquisition de biens immobiliers, qu’ils soient destinés à héberger la permanence ou à tout autre usage ».

Quand ce système encourage le vol

Il aura fallu de nombreux scandales pour que l’Assemblée mette fin à cette pratique d’enrichissement personnel avec l’argent du contribuable. L’acquisition d’un bien immobilier n’est pas la seule manière qu’ont les députés pour profiter personnellement de l’enveloppe parlementaire de plus de 5000€ par mois que représente l’IRFM et qui est censée dédommager les députés pour leur frais liés à leur activité parlementaire (transports, restauration, etc). En effet, de nombreux députés assument sans rougir utiliser cette enveloppe pour leur frais personnels, comme par exemple des vacances en familleà l’autre bout du monde ! En 2012, le député socialiste de l’Ardèche, Pascal Terrasse, s’est fait pincer après avoir utilisé son IRFM pour des voyages privés en Espagne, au Sénégal et en Egypte. L’élu avait alors déclaré "tout ce qui n’est pas interdit est autorisé". Enfin, l’IRFM vient s’ajouter à leur salaire mensuel et àdiverses enveloppes (pour ses assistants parlementaires, pour du matériel hifi, pour des frais de courrier postal etc)dont chaque député peut disposer sans qu’aucune transparence ne lui soit demandée.

Ces « affaires », à l’image de celles qui viennent entacher le gouvernement Macron, sontun fait indissociable de la vie politique dominante qui ne date pas d’hier. Loin d’être des accidents ces pratiques sont légitimées et encouragées par les règles de leur « démocratie ». Et malgré l’hypocrisie du « renouvellement » du personnel politique et la « moralisation » de la vie politique dont Macron se fait le chantre, rien ne change…


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