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Interview avec Olivier Riffet, cheminot aux ateliers de la SNCF à Périgueux

SNCF. Débrayage contre l’annonce de 90 suppressions d’emplois aux ateliers de Périgueux

Vendredi dernier, après l’annonce de 90 suppressions d’emplois, ce sont plus de 300 cheminots qui ont débrayé pour exprimer leur colère contre cette vague de suppressions d’emplois. Selon les propos de la direction, cette mesure est annoncée suite à « une baisse de commande », alors qu’on avait assuré aux travailleurs du quartier du Toulon qu’ils auraient du travail jusqu’en 2020. Révolution permanente a interviewé Olivier Riffet, cheminot aux ateliers de la SNCF à Périgueux. Propos recueillis par A. Cheron

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Quelle est la situation aux ateliers du Toulon ?

Ce jeudi, 90 suppressions de postes ont été annoncées pour 2017. Nous sommes encore 550-560 dans ces ateliers, et tous les secteurs seraient touchés par les suppressions de postes. La colère s’est vite fait entendre.

Comment ont réagi tes collègues ? Et quelles sont les revendications ?

Vendredi matin, les cheminots ont débrayé pour refuser ces suppressions de postes. On était plus de 300, ce qui est une très forte mobilisation. En plus, on peut noter que les cadres de l’atelier ne se tenaient pas aux côtés du « taulier », comme d’habitude, mais étaient plus dispersés, ce qui montre bien le contexte dans lequel on se trouve.

On veut qu’ils nous garantissent les emplois actuels à minima, et non qu’ils gèrent les départs comme depuis tant d’années. Nous, on ne veut pas savoir comment seront supprimés les postes. Entre les intérimaires, les gars qui sont sur l’âge de départ, les demandes de mutations, ils les trouveront, les 90.

Comment justifient-ils ces suppressions ?

Des « clients » qui ne commandent plus, c’est ça leur excuse, alors que c’est la SNCF qui donne les charges de travail. Le pire, c’est surtout quand on se souvient des socialistes qui sont venus nous dire que les ateliers étaient sauvés : « Grâce à Deguilhem (député de la première circonscription de la Dordogne) vous aurez du travail jusqu’en 2020 ». Peiro, le nouveau directeur de région arrivé avant l’été, il avait assuré que les ateliers n’avaient pas de soucis à se faire, et voilà que ça commence à vouloir dégraisser…

On va maintenant confronter ces élus à leurs paroles, voir ce qu’ils ont à dire, même si on ne se fait pas d’illusion sur ces gens-là, qui approuvent au niveau national et local la politique menée par le gouvernement socialiste comme eux.

Quels sont les prochains pas dans votre lutte ?

Les représentants des organisations syndicales vont être reçus ce mardi, on en saura peut-être plus à ce moment-là. Les cheminots seront informés de ce qui se passera et seront appelés à d’autres initiatives. Jeudi, le directeur de la fonction Matériel doit être à Bordeaux, il a été exigé du directeur qu’il le fasse venir à Périgueux rencontrer les cheminots.

Et pour toi quel est le lien entre cette politique et la politique qu’on mène aujourd’hui à la SNCF ?

Le service public ferroviaire est comme tous les services publics, le capital veut mettre la main dessus pour faire du profit aux dépens des usagers et de la sécurité. Pourtant, les services publics appartiennent à nous tous et leur but devrait être de permettre une égalité d’accès à tout le monde.

Quand on voit le nouveau directeur SNCF Réseau (un des trois EPIC SNCF, suite à la réforme de 2014), qui se glorifie de dire qu’il a fait reconstruire un poste d’aiguillage par une entreprise privée et non par les cheminots… Ils sous-traitent et continuent à vouloir privatiser encore plus de charges de travail. Maintenant, dans le cadre de l’expérimentation de l’ouverture à la concurrence, il veut se porter au conseil des régions en expliquant les lignes où ça peut être rentable de confier les trains régionaux au privé…

L’impact de la réforme a donc été énorme ?

C’est vrai, si tu veux, au lieu de réunifier soi-disant l’entreprise comme ils l’ont dit, ils l’ont éclaté carrément. Ils ont mis d’un côté l’entité qui permet de faire rouler les trains et d’entretenir les voies, de l’autre côté uniquement l’entité qui sert à faire circuler les trains au niveau commercial.

Le seul but de cette réforme, c’est de favoriser l’ouverture à la concurrence et de finir de tuer le service public, en aucun cas d’améliorer le service rendu aux usagers.

Il y a déjà un début de privatisation à Paris, tu peux m’en parler ?

Il y a effectivement une nouvelle ligne de train-tram qui doit ouvrir en 2017, sauf que là c’est la SNCF qui se crée sa propre concurrence. La SNCF crée une filiale, avec des salariés de droit privé évidement, pour pouvoir gérer la ligne pour le compte du Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF).


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