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Ni amendable, ni négociable : Retrait du pacte ferroviaire !

SNCF : Le gouvernement ne lâche rien, les directions syndicales en recherche de signes d’ouvertures

Comme un paradoxe. Plus le gouvernement durcit le ton dans le fond, en faisant mine de lâcher sur la forme, plus les directions syndicales sont à la recherche de signaux d’ouverture. Pourtant, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

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Ce qu’on ne peut pas reprocher au gouvernement, c’est de mettre carte sur table : Il n’y a rien à négocier comme il n’arrête pas de le répéter. Dans un tweet qui a précédé les prises de rendez-vous en bilatérale, Edouard Philippe l’a réaffirmé : le gouvernement a pris trois décisions sur lesquelles il ne reviendra pas : l’ouverture à la concurrence ; la fin du recrutement au statut au 1er janvier 2020 ; le changement du statut de l’entreprise au 1er janvier 2020. Plus encore, le journal des Echos affirme même qu’« au passage, le Premier ministre a même durci son propos, puisque la date de la fin des recrutements au statut, qui faisait partie initialement des sujets qui pouvaient être discutés et qui a été fixée au 1er janvier 2020 par l’exécutif, fait désormais partie des points non négociables. »

Pourtant, du côté des représentants des directions syndicales cheminotes et confédérales, les réactions sont plus que paradoxales. Tout en affirmant que le mouvement de grève continuerait comme s’ils pouvaient le décréter à la place des Assemblées générales de cheminots, chacune à leur tour a trouvé des signaux d’ouvertures. Tout d’abord, le fait que Edouard Philippe les ait reçus est quasiment présenté comme une « victoire ». La CFDT et l’Unsa, ont commencé à présenter des signaux d’ouverture en essayant de démontrer que les propositions d’Edouard Philippe permettaient d’engager de nouvelles discussions. « Aujourd’hui le dialogue a eu lieu », s’est même félicité Laurent Berger tandis que l’UNSA affirme qu’« un certain nombre d’engagements (sont) en termes de discussion ».

Aussi bien la CFDT que l’UNSA tentent d’y mettre les formes nécessaires. Si l’UNSA Cheminot déplore dans un communiqué, à destination des cheminots, en affirmant que dans la réunion il n’y a eu « rien de concret » qui a été mis sur la table en ce qui concerne les points centraux de la réforme tant sur l’ouverture à la concurrence que sur les engagement d’investissements futurs dans le ferroviaire, son secrétaire général, Luc Bérille, a par contre salué « un certain nombre d’engagements en termes de discussion ». Laurent Berger, qui semble-t-il prend quasiment directement les affaires en main pour la CFDT, va carrément proposer une quarantaine d’amendements avant le passage du texte devant le Sénat démontrant ainsi que c’est une nouvelle étape de négociations qui est en train de s’ouvrir.

Mais c’est aussi la CGT Cheminot qui, au travers Laurent Brun, se félicite de cette rencontre avec Edouard Philippe : « Tout ce qu’on vient de vivre, c’est des réunions où nous parlions dans le vent, nous n’étions pas écoutés, et nous constations que le décideur faisait des annonces par médias interposés ». Plus encore, « les négociations commencent », a réagi sur FranceInfo Laurent Brun. « Le Premier ministre a confirmé aujourd’hui que c’était lui qui reprenait le dossier. C’est un élément pour nous très positif. Il a fait des ouvertures concernant les sujets périphériques comme la dette et la convention collective », a ajouté. Pour la CGT Cheminot, le fait qu’Édouard Philippe a annoncé ce lundi reprendre le dossier de la SNCF est même « un élément très positif ».

De son côté, Sud-Rail, au travers de Erik Meyer porte-parole du syndicat, a déclaré être sorti « d’une réunion où sur l’essentiel il n’y a rien à négocier », il appelle par conséquent les cheminots à poursuivre la grève à la SNCF. Si dans ses communiqués, Sud-Rail affirme exiger le retrait du pacte ferroviaire, le discours au sortir des réunions de « négociations » est plus qu’ambigüe : « il n’est pas question de déposer des amendements sur un dossier qu’(il) juge déjà mal construit ». « Ce qu’on souhaite, c’est la réouverture de discussions avec le gouvernement sur le contenu de la loi et l’ouverture d’une négociation tripartite avec le patronat et l’Etat pour finaliser une convention collective de branche qui soit au moins égale à la réglementation SNCF en vigueur » explique Eric Meyer.

Pendant qu’Edouard Philippe recevait les directions syndicales, les cheminots grévistes, venus des quatre coins du pays, étaient rassemblés depuis 10h30 devant Matignon, et parlaient, eux, d’une seule voix pour exiger le retrait du Pacte ferroviaire et la fin de la casse du rail. Ils démontraient, quant à eux, leur détermination à faire reculer le gouvernement. Les matraques du gouvernement n’y ont rien fait, les cheminots ont poursuivi, toujours aussi mobilisés, à Montparnasse puis à Gare du Nord, une façon de dire, avant de regagner leurs ateliers et gares respectives, pour les prochaines AG, que le tous ensemble et la convergence inter-gares sont bel et bien à l’ordre du jour pour obtenir le retrait pur et simple du pacte ferroviaire. Comme l’affirment deux cheminots, « face à la détermination du gouvernement, il va y avoir la détermination des cheminots. Dans les AG, il y a une volonté de durcir le mouvement. On va voir de quelle manière, mais ce qui est sûr, c’est qu’après cette fausse négociation, la question de la reconduction va vraiment se poser ».

Crédits photos : @ CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP


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