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Violences obstétricales

Scandale misogyne au congrès des gynécologues : « Les femmes c’est comme les juments »

Lors d'une présentation du président du collège de gynécologues, une diapositive grossophobe et misogyne scandalise les réseaux sociaux.

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Crédit photo : Capture Twitter

Vendredi 7 décembre, lors du Congrès National des gynécologues obstétriciens, une diapositive a été présentée, comparant les femmes à des juments. Le président du Collège des gynécologues, Israël Nisand, projette devant 1200 personnes lors de la 42ème journée du Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) une citation sexiste et grossophobe issue de l’ouvrage Le Seigneur de Châlus d’Yves Aubard (2012), roman historique dont l’intrigue se déroule au Moyen Âge.

Les femmes, c’est comme les juments, celles qui ont des grosses hanches ne sont pas les plus agréables à monter, mais c’est celles qui mettent bas le plus facilement

.

En découvrant la phrase, des personnes présentes au congrès photographient la diapositive ; les réactions indignées, provenant majoritairement de femmes, tombent en cascade sur Twitter et donnent naissance au hashtag #Jenesuispasunejument.

Ceci a poussé le président Nisand à présenter ses excuses dans la foulée, il précise que la diapositive faisait partie d’une communication « d’un jeune agrégé parmi une dizaine de présentations sur les recommandations pratiques pour la protection du périnée au cours de l’accouchement ». Il ajoute ensuite : « C’est comme quelqu’un qui entend une blague salace et qui la relaie, c’est totalement inapproprié » et finit par faire valoir que « c’était totalement inapproprié, déplacé et j’ai éprouvé le besoin de présenter mes excuses au nom du collège des gynécologues ».

Les intitulés du programme ont également créé une énorme polémique : le jeudi 6 décembre à 15h00 les gynécologues assistent à une conférence sur « Ces prétendues violences obstétricales : les enjeux juridiques » et en fin de journée à une autre sur « Comment se prémunir des plaintes pour attouchements sexuels ? ».

Le professeur Renaud De Tayrac, à l’origine de cette diapositive, a également publié un communiqué afin d’expliquer sa démarche. Selon lui, son intention n’était pas de provoquer ou de polémiquer, « mais de faire un rappel historique sur la vision de l’anatomie du bassin féminin et des difficultés de l’accouchement au Moyen-Âge. » Et le chef du service Gynécologie Obstétrique Maternité du Pôle Femme-Enfant du CHU de Nîmes explique qu’il voulait tout simplement « démontrer au cours de la présentation qui suivait que les connaissances obstétricales avaient beaucoup progressé depuis », ce qui en aucun cas permet de légitimer la diapositive misogyne.

« La gynécologie s’est construite sur le sexisme », explique Marie-Hélène Lahaye, auteure du livre Accouchement : les femmes méritent mieux et élue écologiste en Belgique. « Les femmes ne sont pas écoutées, pire : elles sont souvent humiliées lors d’un examen gynécologique ou d’un accouchement ». Elle se souvient notamment à travers les témoignages qu’elle a recueilli d’une femme à qui l’on aurait dit en plein accouchement : « arrêtez de crier comme ça, vous allez effrayer les voisines ».

Parmi les principales polémistes, on trouve l’association féministe Osez le féminisme qui dénonce le sexisme honteux du président.

Le collectif Nous toutes est également rentré en action en publiant ce vendredi une nouvelle tribune pour appeler à une médecine « non-sexiste et respectueuse de nos corps, de nos droits et de nos choix ».

Cette polémique est la deuxième qui frappe les gynécologues durant ces derniers mois. En effet, le président d’un syndicat de gynécologues, le docteur Bertrand de Rochambeau avait déjà créé un scandale en considérant l’avortement comme « un homicide ».


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