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Remaniement

Schiappa applaudit Darmanin alors qu’elle déclarait : « je n’applaudirai pas un homme accusé de viol »

Marlène Schiappa, ancienne ministre de l’egalité femmes-hommes et nouvelle ministre de la Citoyenneté, se retrouve sous la tutelle de Darmanin, le ministre de l’Intérieur qui a été accusé de viol. Un homme qu’elle a applaudit et défendu. Pourtant, lors de l’affaire Polanski, elle avait expressément affirmé qu’elle n’applaudirait pas un homme accusé de viol. Un deux poids deux mesures… ?

Lucia Nedme

13 juillet 2020

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Crédits : Thomas SAMSON / AFP

Marlène Schiappa a été soumise à un grand nombre de critiques suite à la vidéo qui circule dans les réseaux sociaux où elle applaudit un homme accusé de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance qui s’avère être le nouveau ministre de l’Intérieur.

En effet, sur BFMTV, Schiappa défend inconditionnellement Darmanin en affirmant que : « cette cause [féministe] a été soutenue par Gérarld Darmanin, quand il était ministre de l’action et des comptes publiques ».

Et continue en rappelant que la justice a déjà étudié le cas, que ce n’est pas à nous de le déclarer coupable et que, « la justice a été rendue à trois reprises et a dit qu’il n’y avait pas de viol, qu’il n’y avait pas d’agression sexuelle, qu’il n’y avait pas de harcèlement. Moi je ne vais pas là mettre le dossier et faire un tribunal populaire public où nous allons regarder les faits et déjuger ce qui a été décidé par la justice ». Ce que laisse sous-entendre que les accusations ne seront pas valides dès lors que la justice ne l’aurait pas condamné.

Alors que l’année dernière elle condamnait Polanski, un réalisateur américain accusé de viol et exilé en France, en affirmant qu’elle n’applaudirai pas quelqu’un accusé de viol. Des paroles qui lui sont rappelés aujourd’hui et desquelles elle se défend en disant que ce qu’elle condamne est que Polanski n’avait pas été soumis à la justice. Une défense qui ne tient pas puisqu’elle a bien employé les mots « accusé de viol » contrairement à ce qu’elle sous-entend…

« Je suis féministe depuis l’adolescence, personne ne me retirera le droit d’être féministe et je n’attends pas de brevet de féminisme de qui que ce soit. Notamment pas des gens qui pour fondre le gouvernement ne mènent pas le combat contre les violences sexistes et sexuelles mais mènent un combat contre le gouvernement. J’étais surprise de voir des groupes féministes qui sont anti macron et anti gouvernement.[...] je n’aurai jamais accepté de travailler avec un homme coupable de viol. » . Schiappa s’appuie ainsi sur la justice comme la porteuse de la vérité absolue alors que des millions des femmes qui portent plainte voient la justice fermer les yeux et laisser leur agresseur sortir avec toute impunité.

Contre cette logique de Schiappa, vendredi dernier, un millier de manifestantes féministes rejoignent l’appel de manifestation contre le remaniement. Elles sont nombreuses a dénoncer Gérarld Darmanin ainsi que Dupond-Moretti. Sur les pancartes on pouvait lire : « Un violeur à l’intérieur, un complice à la justice », ainsi que que « gouvernement de la honte ». Cette colère contre ce système patriarcal qui, dans les dernières années va en crescendo, s’exprime de plus en plus dans la rue.

Avec un appareil répressif qui viole, exploite et précarise les femmes, ce n’est pas à travers de ces mêmes institutions qu’on finira avec l’oppression patriarcale. La lutte féministe ne peut se faire que dans la rue et pas à travers d’un gouvernement qui reproduit et alimente le sexisme systémique. Nous l’avons vu pendant le confinement où c’étaient les femmes qui étaient les plus touchées par la précarisation et en première ligne face au virus. C’est pour cela que le mardi 14, il faut qu’on soit tou.te.s ensemble dans la rue aux côtés des soignant.e.s, un secteur très féminisé, pour dénoncer cet État anti-féministe qui ne donnent que des miettes à ceux et celles qui ont fait, et continuent à faire, tourner la société.


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