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Des prisons qui ne disent pas leur nom

Suicide d’un jeune migrant dans un centre de rétention administrative

Ce vendredi, un jeune migrant tunisien s'est donné la mort dans le centre de rétention administrative situé dans la commune de Cornebarrieu, aux abords de la ville de Toulouse.

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Karim Khatar avait 31 ans. D’origine tunisienne, il était retenu en centre de rétention administrative (CRA) depuis la mi-août. Il attendait, comme beaucoup de migrants, d’obtenir la possibilité de rester sur le sol français ou d’être renvoyé en Tunisie. Il y a quelques jours, sa rétention administrative a été prolongée de deux semaines dans l’attente de son éloignement forcé. Ce vendredi, aux alentours de 17h, le jeune tunisien a été retrouvé pendu dans les locaux du centre.

L’homme avait été incarcéré au centre de rétention de Perpignan puis transféré à celui de Cornebarrieu. Or, comme l’avait plaidé son avocate, son état de santé mental n’était pas compatible avec une détention forcée. Souffrant de troubles sévères du comportement, comme beaucoup de migrants traumatisés par leur expérience, Karim aurait dû avant tout recevoir des soins psychiatriques dont il a été privé.

Cette situation de privation de liberté n’était plus supportable pour Karim Khatar qui s’est donné la mort. Comme l’a noté dans son communiqué l’association le Cercle des Voisins, sa santé aurait dû être prise en compte et il aurait du avoir la possibilité de consulter des médecins.

De fait, les centres de rétention administrative sont surchargés. Les retenus vivent dans l’insalubrité ambiante, parqués à plusieurs dans des chambres, n’ont pas ou peu d’accès au téléphone pour pouvoir parler avec leurs familles, et les soins sont inappropriés ou inexistants.

L’association « Le Cercle des Voisins » de Cornebarrieu a organisé une manifestation ce dimanche en hommage à Karim, dénonçant également l’existence des centres de rétention administrative en France. Cette association lutte pour défendre la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers. Sur France 3, un représentant de la CIMADE, association qui aide les personnes sans papiers dans la défense de leurs droits, a dénoncé sur France 3 les CRA, ces « prisons qui ne disent pas leur nom ».

Alors que la loi Asile et Immigration vient d’augmenter le nombre de jours maximum de détention, passant de 45 jours à 90 jours, et tandis que la question migratoire apparaît comme un enjeu central des prochaines élections européennes, il est nécessaire de continuer à dénoncer l’existence de ces centres et de défendre le droit de circulation et d’installation de toutes et tous.


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