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Un tournant majeur sur la scène internationale

Syrie : l’armée de Bachar Al-Assad déclare avoir repris le contrôle d’Alep

C’est désormais officiel. Le régime dictatorial de Bachar al-Assad, notamment soutenu par la Russie, a repris, jeudi, le « contrôle » total d'Alep, deuxième ville du pays, remportant sa plus grande victoire face aux « forces rebelles » et leurs alliés occidentaux, depuis le début de la guerre en 2011 et l’écrasement dans le sang de la révolution syrienne. Avec cette chute d’Alep dans les mains du régime et ses alliés, c’est un tournant important dans le conflit syrien. C’est la victoire militaire la plus importante depuis 2011 pour Assad et donc pour Poutine. Une victoire majeure que le régime n’a pas tardé à revendiquer. Cette reprise d’Alep ne signifie pas pour autant que la guerre qui tue et massacre les populations civiles touche à sa fin. Damien Bernard

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Après quatre années de guerre qui ont fait au moins 400 000 morts, plus de 11 millions de déplacés, dont 4 millions en dehors du pays, l’armée syrienne du boucher Bachar al-Assad s’est empressée d’annoncer avoir repris officiellement ce jeudi la ville d’Alep aux « troupes rebelles ». « Grâce au sang de nos martyrs et aux sacrifices de nos valeureuses forces armées ainsi qu’aux forces supplétives et alliées [...], le commandement général des forces armées annonce le retour de la sécurité à Alep après sa libération du terrorisme et des terroristes et la sortie de ceux qui y restaient », a annoncé un communiqué de l’armée. Le texte poursuit : « Cette victoire représente un tournant stratégique (...) dans la guerre contre le terrorisme ». Sur un ton très martial, les troupes du dictateur de Damas disent voir dans la chute de la partie orientale d’Alep « les bases d’une nouvelle phase pour chasser le terrorisme de tout le territoire de la République arabe syrienne ».

Le président, Bachar Al-Assad, s’est lui aussi empressé d’annoncer sa « victoire ». Il a déclaré que « la libération » d’Alep était non seulement « une victoire » pour la Syrie, engagée depuis 2011 dans une guerre civile qui a fait plus de 310000 morts, mais aussi pour l’Iran et la Russie, soutiens indéfectibles de son régime. Il reste cependant des dernières opérations militaires en cours. L’armée syrienne et le Hezbollah chiite libanais, alliés du régime, « se sont déployés dans la dernière poche que contrôlait la rébellion, et où les démineurs vont intervenir » expliquait le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. De l’autre côté, un responsable du bureau politique du groupe rebelle Nourredine Al-Zinki, déclarait : « Sur le plan politique et territorial, cest une grande perte, a déploré Yasser Al-Youssef.Pour la révolution, cest une période de recul et un tournant difficile ». Pour sa part, le groupe « rebelle », dont certains membres ont été reconnu coupable d’avoir décapité un jeune garçon de la brigade Al-Qods (pro-Assad) ou accusé de l’être, prend acte au nom de la « révolution » de la plus grande défaite militaire pour « l’opposition » au régime, et pour ses alliés occidentaux, notamment américains et français.

Alep reconquise, Bachar al-Assad est à présent le maître des cinq plus grandes villes de Syrie : Damas, Homs, Hama, Lattaquié, et maintenant Alep. Cette reconquête d’Alep permet en outre au régime du dictateur de se lancer dans la conquête d’autres régions qui lui échappent encore, comme la province importante d’Idlebau nord-ouest, voisine d’Alep, et qui est aux mains d’une coalition entre « forces rebelles » et djihadistes. Cette zone est le fief de Fatah al-Cham, ex-Front al-Nosra. Selon un analyste, « la reprise d’Idleb va vraisemblablement être le prochain objectif de l’armée syrienne ». « Une autre bataille d’ampleur et qui sera longue, car la zone est très peuplée, et on y compte 50 000 à 60 000 rebelles », explique-t-il. Sans compter que de nombreux « rebelles » y ont trouvé refuge, fuyant des zones bombardées ou ayant fait l’objet d’un accord de reddition avec le régime, comme le quartier Waer de Homs. Ainsi bien que la reprise d’Alep opère un tournant majeur dans la guerre que mène Bachar, et ses alliés la Russie et l’Iran, auteurs d’un massacre de la population syrienne, celle-ci semble loin d’être « gagnée » pour le régime, d’autant qu’au même moment, Palmyre retombait entre les mains de l’organisation État islamique (EI). Un revers d’autant plus cuisant que ce joyau archéologique avait été repris aux jihadistes par l’armée syrienne appuyée par l’allié russe avec force célébrations.


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