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Meeting du NPA à la fête de l’Humanité

T., cheminote à Paris-Est : « La bataille du rail n’a pas été gagnée, mais la guerre du chemin de fer est loin d’être terminée ! »

Le week-end dernier, le NPA était une nouvelle fois présent à la Fête de l’Humanité. Dans un meeting aux côtés d’autres secteurs en lutte, T., cheminote à Paris-Est ayant été en grève reconductible lors de la bataille du rail, est revenue sur les bilans tirés par les cheminots au cours du printemps dernier.

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Crédit photo : Louizart

T., cheminote depuis maintenant 12 années, est l’une de ceux qui n’ont pas seulement fait grève, mais l’ont vécu et en gardent des leçons. Deux mois après, il est l’heure pour elle de tirer les bilans d’une grève, qui l’a, selon ses mots, « transformée ».

Elle raconte devant l’assemblée comment, dès le 15 février, la sortie du rapport Spinetta devient le sujet de conversation n°1 dans tous les chantiers. Ce rapport qui préconise la suppression de 9000 km de petites lignes, la révision du statut qui précarise encore un peu plus les cheminots pour permettre à la SNCF d’être entre plus compétitive.

Pour T., l’objectif de Macron était clair : « Les cheminots étaient le dernier rempart à abattre pour lancer sa machine de régression sociale puissance 3000. Il voulait les abattre vite, et fort. » Cette volonté de faire des cheminots un exemple pour abattre l’ensemble la classe ouvrière s’est accompagnée d’une forte communication médiatique autour du « privilège » cheminot. Mais comme l’explique T., « il s’est mis le doigt dans l’œil » avec cette stratégie : « Macron pensait que notre grève serait complètement impopulaire et c’est le contraire qui s’est passé. On le voit avec la cagnotte des intellectuels, les différentes caisses de grèves. La population était au rendez-vous ! Sans compter les « Ne lâchez rien, on est avec vous ! » qu’on entendait dans les manifestations ».

Dès le 22 mars, une combativité énorme s’exprime, alors même que toutes les organisations syndicales n’appellent pas à la date. Pour T., qui n’était pas syndiquée avant la grève, c’est « tout naturellement » qu’elle s’est rapprochée du comité de grève de son secteur de Paris Est, puis des rencontres intergares auxquelles elle a participé : « C’était une alternative à ce que proposaient les organisations syndicales. Et c’est grâce à cette Intergare que des grévistes comme moi, avec une vision critique des politiques menées par les organisations syndicales, pouvions nous exprimer et mener des actions en parallèle sans demander l’autorisation à qui que ce soit. » Elle raconte aussi comment cette rencontre Intergare leur a permis de rencontrer d’autres secteurs en lutte, comme les grévistes de la faim de l’hôpital du Rouvray, les postiers, les étudiants, les employés de Mac Do, les ouvriers de Ford, des catacombes, de Géodis, car comme a l’habitude de le dire la cheminote de Paris Est : « La convergence ne se rêve pas, elle se construit ».

Aujourd’hui, après la grève, T. explique comment la direction a lancé une vaste campagne de répression pour punir les grévistes, et ajoute « Au-delà de notre secteur, la répression c’est l’affaire de tous les travailleurs ».

Pour finir, T. adresse quelques mots d’encouragements à l’assemblée et aux camarades présents avec elle à la tribune, dont certains sont en pleine grève : « La bataille du Rail n’a pas été gagnée, mais la guerre du chemin de fer est loin d’être terminée. Au-delà de notre lutte, c’est tout le service public qui est mis à mal, et seuls nous n’y arriveront pas. On peut pas faire la révolution tout seul dans son coin [...] non, le seul moyen de gagner et de faire plier ce gouvernement, c’est de lutter tous ensemble ! ».


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