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« Un personnel épuisé »

Toulouse. Face aux manques de moyens, le service pédiatrie du CHU se met en grève illimitée

Ce mardi 11 janvier, les personnels du service pédiatrie du CHU de Toulouse ont lancé un appel à la grève générale et illimitée pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, rejoignant l’appel de mobilisation nationale dans le secteur de la santé et du social.

Léo Stella

12 janvier 2022

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Crédits photo : REMY GABALDA / AFP

Depuis la crise sanitaire, les conditions de travail dans le secteur de la santé ne cessent de se dégrader. C’est dans ce sens que les travailleurs du service pédiatrie du CHU de Toulouse ont lancé un appel à la grève illimitée ce mardi 11 janvier, rejoignant l’appel de mobilisation nationale, pour dénoncer la souffrance qu’ils subissent : sous effectif, accumulation des heures supplémentaires,…

De nombreux témoignages montrent que le manque criant de personnel, couplé à la 5ème vague du Covid-19, cause une saturation totale de l’hôpital des enfants de Toulouse. Dans un article de Mediapart, une infirmière explique que « on est censé avoir une infirmière pour deux enfants, on se retrouve à une pour huit ». Mais dans son communiqué, la CGT dénonce également la pression qu’impose la direction à « un personnel épuisé ». Ceux qui accumulent heures supplémentaires et charge mentale doivent d’autant plus faire face aux « violences managériales de la DRH avec menaces et exécution de radiation de nombreux professionnels pour abandon de poste ou désertion ». Ainsi, ils sont nombreux à avoir rejoint la manifestation à Toulouse du secteur du médico-social, pour faire entendre leurs revendications. Comme l’expliquait une infirmière puéricultrice au micro de Révolution Permanente : «  Je suis là pour la dignité, pour qu’on me laisse faire mon travail comme je l’ai appris et comme je le sens ! ».

Face à cette situation catastrophique, le personnel gréviste revendique une embauche massive de personnels pour pallier le sous-effectif permanent et la surcharge de travail liée à la cinquième vague, ou encore à la suractivité causée par les maladies hivernales qui touches principalement le secteur de la pédiatrie. De plus, pour combler le manque d’effectifs, les grévistes demandent la titularisation de tout le personnel embauché en CDD/CDI. À cela s’ajoutent des mesures importantes pour améliorer les conditions de travail, comme la fin des heures supplémentaires imposées, des rappels sur repos et congés pour remplacer l’absentéisme, mais aussi par une ouverture de multiples lits pédiatriques pour améliorer les conditions des travailleurs ainsi qu’éviter une mise en danger des patients. Ils se battent également pour une revalorisation des salaires, ainsi que pour l’attribution immédiate des primes annoncées par le gouvernement.

Mais la grève du service pédiatrie toulousain s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large de la gestion de la crise par le gouvernement, à l’image de la fermeture du service des urgences pédiatriques de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis le 3 janvier. Une colère qui recouvre l’ensemble des services de l’hôpital, qui sont en première ligne de la gestion catastrophique de la crise par le gouvernement, et qui s’est exprimée dans la rue ce mardi 11 janvier.

Dans ce sens, la détermination des travailleurs du service de pédiatrie de Toulouse doit inspirer l’ensemble des travailleurs du secteur hospitalier, et plus largement encore du service public. Car face à la politique mortifère que mène le gouvernement Macron depuis le début de la crise sanitaire, seul la construction d’un rapport de force pourra permettre de proposer une alternative. Ainsi, et pour continuer le mouvement lancé par la mobilisation des soignants le 11 janvier, il est essentiel que la grève de l’Hôpital des enfants s’étendent aux autres services, pour permettre de préparer un plan de bataille commun et imposer au gouvernement les revendications que portent les travailleurs de la santé, mais également ceux de l’Éducation Nationale qui seront en grève ce mercredi 13 janvier, ainsi que pour l’ensemble du service public.


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