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#JeVoteNONàlaFusion

Toulouse le Mirail : 5 raisons de voter NON à la fusion

Les 6 et 7 décembre la présidence de l'université du Mirail organise une consultation à destination des étudiants et des personnels sur le projet de fusion entre l'UT2 (Mirail), l'UT3 (Paul Sabatier), l'INP et l'INSA. Si cette consultation n'est en rien un gage de démocratie et vise au contraire à faire passer la pilule d'un projet des plus anti-démocratiques, elle doit servir de premier point d'appui pour faire reculer la présidence. Chiche, on nous consulte ? Faisons leur entendre que les travailleur-ses et les étudiant-e-s de l'université sont dans leur majorité opposés à la fusion et à ses conséquences inacceptables. Les 6 et 7 décembre il y aura des bureaux de votes dans tous les UFR et au bâtiment de la présidence, il sera possible de voter muni.e de sa carte étudiante ou d'une pièce d'identité. Nous appelons à voter contre :

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1 / La mise en place de la sélection et l’augmentation des frais d’inscriptions

La fusion changera le statut de l’université du Mirail, qui fera désormais partie d’un « Grand Établissement ». Ce statut permettra de déroger au code de l’éducation, autorisant l’augmentation des frais d’inscriptions sans limites et la sélection sur dossier, ce qui va de pair avec la nouvelle sélection en master 1 et le plan étudiants qui va légaliser la sélection sur critères d’entrée des universités et tout au long des cursus. Premiers visés : les jeunes, issus de milieux populaires, n’ayant pas les « compétences » ou le parcours d’excellence requis pour s’inscrire, ou encore les moyens financiers, qui sont pourtant déjà un frein considérable pour s’inscrire à la fac et pour mener à bien ses études pour toutes celles et ceux qui ne peuvent pas se payer de logement, ou qui doivent travailler pour étudier. Pour exemple, à Paris Dauphine, fac fusionnée, le prix de certains masters oscillent entre 1650 et 6050 euros, et on peut payer son entrée en L1 jusqu’à 7500 euros.

2 / La suppression de postes et l’aggravation des conditions de travail des personnels

La fusion entraînera des regroupements de services pour faire des économies sur le dos des travailleurs-es des facs. Des postes seront ainsi supprimés, laissant retomber toute la pression sur celles et ceux qui resteront, alors que les personnels sont déjà au bort de la rupture. Pour rappel, était mis en grève en septembre 2016 : ils n’étaient que 24 personnels administratifs pour gérer plus de 5 000 étudiants ! Selon un article du Monde Diplomatique qui décrit les conséquences de la fusion de l’université d’Aix-Marseille, celle-ci est loin d’avoir simplifié le travail à l’université, contrairement à ce que prétendent ceux qui voudraient nous l’imposer à Toulouse. Un doctorant-enseignant vacataire raconte que l’université lui doit 3 600 euros de salaire en retard. Plusieurs employés administratifs témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail : la multiplication des couches administratives ralentit la circulation de l’information, ce qui augmente la pression pour traiter les dossiers à temps ; les employés ont parfois dû changer de fonction, sans formation préalable... Les résultats d’un questionnaire distribué par la CGT aux salariés d’Aix-Marseille sont éloquents : « 70 % considèrent que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis la fusion et s’estiment mal reconnus dans l’établissement ; 68 % déplorent que le travail se fasse dorénavant dans l’urgence, et près de la moitié jugent les directives souvent contradictoires ».

3 / Une gestion toujours plus anti-démocratique, opaque et au service du grand patronat

Dans le nouveau conseil d’administration qui dirigerait le « grand établissement », seulement 2 représentants étudiants (pour 70 000) siégeraient sur 30 membres au total, dont 13 « personnalités extérieures ». En résumé, plus de représentants de grandes entreprises que d’étudiants et de personnels des universités. Cette intrusion des patrons dans l’université est la pure instrumentalisation des savoirs au service des intérêts patronaux : à l’université d’Aix-Marseille, où siège EDF, ce sont des masters tels que « Modélisation et expérimentation des matériaux pour le nucléaire » et « Génie des procédés appliqués au nucléaire » qui sont apparus. Du sur-mesure pour les entreprises privatisant les universités.

4 / Financements – une université à deux vitesses

Les financements seront dirigés vers le filières d’ « excellence », sélectives et adaptées aux besoins des patrons des grandes entreprises. Les « non-rentables » (notamment de lettres, de sciences humaines, d’art, etc.) devront adapter leur contenu aux exigences du nouveau « conseil d’administration » si elles ne veulent pas se voir asphyxiées, voire tout bonnement disparaître. Il en sera de même pour la recherche, qui sera d’autant plus orientée vers les besoins des grosses entreprises.

5 / Complexification des études et des démarches administratives

Les démarches administratives des étudiant-e-s seront grandement complexifiées et rallongées, avec une répartition aléatoire des différents services entre le Mirail et Paul Sabatier. Il sera également possible de demander aux étudiants de se déplacer d’un site à l’autre pour assister à ses cours avec la suppression de ceux qui feront « doublon ». Encore une fois, cela renforcera la sélection sociale et les premières victimes seront les étudiants salariés qui ne pourront pas se permettre de traverser la ville tous les jours, parfois plusieurs fois, entre leur domicile, leur lieux de travail et leurs lieux d’études.


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