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Mouvement ouvrier

Transdev : 20 jours de grève reconductible contre la dégradation des conditions de travail !

Transdev connaît un fort mouvement de grève reconductible depuis le 2 septembre. Pour cette troisième semaine, de plus en plus de dépôts se mobilisent contre la dégradation des conditions de travail engendrée par le nouveau contrat avec Ile-de-France Mobilité. Une colère qui existe bien au-delà de la région parisienne avec des appels à la grève qui émergent à Grenoble ou encore Reims.

Rafael Cherfy

21 septembre 2021

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Le mouvement de grève a débuté le 2 septembre sur le dépôt Transdev de Lieussaint dans le 77. A partir du 6 septembre d’autres dépôts ont rejoint la mobilisation ce qui a commencé à engendrer une paralysie importante des transports en Île-de-France. Selon les dépôts la grève est suivie à plus de 90% jusqu’à 100 % pour certains comme celui de Vaux-le-Pénil.

Cette mobilisation très suivie cristallise une forte colère contre la dégradation des conditions de travail liée à un nouveau contrat entre Ile-de-France Mobilités et Transdev, qui prévoit une augmentation du temps de travail, des cadences infernales, la suppression progressive du temps de pause, le tout accompagné d’une baisse de rémunération. Des conditions sur lesquelles témoignent des salariés dans un reportage de Révolution Permanente :

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Lundi 20 septembre, après une nouvelle réunion avec la direction qui a duré seulement quelques minutes, Wynnessa, représentante syndicale UST (Sud) du dépôt de Vaux-le-Pénil contactée par Révolution Permanente l’affirme : « tous ses collègues sont prêt à partir en grève partir en grève sur plusieurs mois s’il le faut, la direction ne fait aucune proposition sérieuse. On est déterminés parce qu’on n’accepte pas le travail au rabais. On veut le paiement réel des heures effectuées et des conditions de travail décentes, pas des feuilles de route infernales avec des amplitudes horaires intenables. »

Depuis 3 semaines, les grévistes s’organisent pour rendre visible leur mobilisation à l’image du rassemblement le mardi 14 septembre devant Ile-de-France Mobilité pour interpeller Valérie Pécresse. De même, vendredi 17 septembre, plusieurs grévistes du dépôt Transdev étaient présents pour interpeller Macron, Djebbari et Farandou, aux [côtés des cheminots ainsi que des grévistes de l’Infrapôle lors de l’action organisée par Sud-Rail à Gare de Lyon

Après 3 semaines de reconductible, la grève continue par ailleurs de s’étendre. Ce mardi 21 septembre au dépôt de Nemours, des grévistes se sont ainsi rassemblés avec le soutien d’autres dépôts dès quatre heures du matin. Si cette mobilisation crée une forte perturbation du trafic, la dégradation des conditions de travail des salariés impactera aussi les usagers qui devront composer avec un service de moins bonne qualité. En ce sens le combat des grévistes est aussi un combat pour les transports qui appelle à la solidarité la plus large.

Une colère des travailleurs des transports qui résonne au-delà de l’Ile-de-France

Par-delà l’Ile-de-France, les luttes contre l’ouverture à la concurrence et la dégradation des conditions de travail des salariés des transports en commun se multiplient par ailleurs ces dernières semaines. A Grenoble, des préavis de grève couvrent tous les vendredis et samedis à partir du 29 octobre et jusqu’à la fin de l’année. A Reims sur le réseau Citura une grève reconductible a démarré depuis le vendredi 17 septembre, avec des taux de grévistes à 100 % chez certains personnels et un préavis couvrant jusqu’au 1er janvier 2022. Aussi, le samedi 18 septembre à Dijon, l’intersyndicale FO, UNSA, CFE-CGC, SOLIDAIRES, CGT a appelé à la grève sur le réseau Divia.

Enfin, à Lyon, les travailleurs de TCL sont également mobilisés depuis vendredi dernier.
Depuis l’ouverture à la concurrence des lignes, la pression à baisser les tarifs pour répondre aux appels d’offres se répercute directement sur les conditions de travail des salariés. Comme en témoigne Wynnessa « Pecresse nous a vendu au rabais avec la concurrence pour les appels d’offres qui pousse toujours plus à la baisse, ça se répercute sur nos conditions de travail et celles des usagers qui vont voir le service se dégrader ». Au-delà de Transdev, ce sont les mêmes menaces qui pèsent sur les salariés de Keolis, la RATP ou encore la SNCF avec les dernières déclarations du PDG Jean-Pierre Farandou qui a annoncé 3.000 suppressions de postes. La mobilisation interprofessionnelle du 5 octobre appelée par l’intersyndicale (CGT-FO-SUD-FSU) pourrait ainsi être relativement suivie du côté des cheminots avec la CGT Cheminots et SudRail qui appellent à une grève nationale.

Le mépris subit par les travailleurs des transports pendant cette crise sanitaire, couplée à l’ouverture à la concurrence qui engendre des attaques contre les salariés au nom de la compétitivité, accentue une forte colère déjà existante depuis la bataille contre la réforme des retraites en 2019. Face à la division engendrée par la privatisation des transports, il est urgent de revendiquer la gratuité et une entreprise unifiée des transports sous contrôle des travailleurs et des usagers. C’est le sens de la proposition d’Anasse Kazib, cheminot candidat à l’élection présidentielle de 2022. Une condition nécessaire pour développer des transports au service d’une véritable transition écologique avec des conditions de travail digne pour les salariés.

Pour soutenir la mobilisation des Transdev, de nouveaux rendez-vous sont prévus jeudi matin devant le siège d’Ile-de-France Mobilité (2 Rue Simone Veil, 93400 Saint-Ouen) mais aussi vendredi 24 septembre à 4h15, au dépôt de Saint-Gratien (1 Chem. du Clos Saint-Paul, 95210 Saint-Gratien). Il est également possible de soutenir les grévistes en participant à leur caisse de grève.


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