Scott Pruitt. Un politicien issu du système
Après avoir nommé Stephen Bannon, figure emblématique de l’extrême droite, au poste de conseiller stratégique, Donald Trump a réservé une nouvelle surprise à son électorat. En effet, Scoot Pruitt, climato-sceptique convaincu, a été nommé à la tête de l’Agence de protection de l’Environnement (EPA). Une nomination qui en dit long sur la politique anti-écologique à venir du magnat de l’immobilier.
Ayant fondé sa victoire sur le rejet de l’establishment politique, Trump rassemble autour de lui une équipe profondément ancrée dans le système. Tout sauf une surprise. La nomination de Pruitt va également dans ce sens. Ce républicain de 48 ans, avocat de profession, est en effet un vieux routard de la politique américaine. Elu procureur général de l’Okhlahoma en 2010, puis ministre de la Défense du même Etat en 2011, Pruitt est fortement associé aux lobbies des énergies fossiles. En effet, ce dernier s’est batti une solide réputation depuis son fief d’Okhlaoma, émergeant comme une figure de la contestation des mesures d’Obama en matière environnementale, dans un Etat qui tire 50% de ses revenus de l’exploitation du gaz de shistes. Pruitt s’est également placé à la pointe de la défense de l’industrie du charbon, qui a accueilli sa nomination avec une joie non dissimulée. Un fidèle soldat donc, à tel point qu’en 2013, Continental Ressources, fleuron de l’industrie pétrolière, avait participé directement à sa campagne électorale pour le faire réélire procureur général de l’Oklahoma. Harol Hamm, PDG du groupe, a part ailleurs été nommé conseiller de Donald Trump en matière d’énergie. Des liaisons évidentes donc, stimulées par la mise en place d’hommes à même de satisfaire les exigences des industriels - ici, du pétrole. Autant dire que Donald Trump est véritablement anti-système !
Un fervant opposant de l’EPA ...
Dans l’un de ses discours, Donald Trump déclarait à propos de l’Agence de protection de l’environnement : « Nous allons nous en débarrasser dans presque toutes ses configurations actuelles ». Quant on sait que les Etats-Unis sont l’un des plus gros pollueurs du monde, il y a de quoi nourrir des inquiétudes, et nul doute que Scoot Pruitt répondra aux exigences de la nouvelle majorité présidentielle. En effet, Scott Pruitt a été le fer de lance d’actions en justice avec l’appui de 27 autres Etats contre les réglementations de l’EPA qui voulait réduire les émissions des centrales électriques au charbon. A coup sur, le démentellement de l’Agence pour l’Environnement promis par Trump est entre de bonnes mains.
Bien entendu, l’EPA est, en soi, une agence qui ne permet pas de traiter convenablement la question environnementale, ne remettant pas en cause fondamentalement le fonctionnement de l’industrie des énergies fossiles pourtant si destructrice sur le plan écologique. Mais la nomination de l’une des têtes d’affiche du climato-scepticisme américain est en soi un signal d’alarme important. Celle de la promesse d’un capitalisme destructeur débridé, et qui fera autant de dégats à l’environnement qu’aux travailleurs américains en général.
