« Nous savions qu’un étranger comptait importer des armes. Nous avons suivi le
conteneur au port de Rades et nous avons décidé de le suivre jusqu’à sa
destination », a déclaré Saïdi.
La cargaison a été saisie devant le domicile d’un ressortissant belge, arrivé depuis
peu dans la région et se présentant comme un investisseur voulant lancer une
usine de faux bijoux. Le matériel transporté était censé être des équipements pour
son projet.
Des sources douanières ont détaillé la liste d’une partie des armes retrouvées lors
d’une conférence de presse :
Ces mêmes sources ont annoncé que le conteneur cachait aussi des armes lourdes
et autres qualifiées de « dangereuses ».
Le dossier a été transmis à la cellule anti-terroriste de la garde nationale, l’un des
services les plus qualifiés. L’implication de la femme du ressortissant belge et d’un
individu de nationalité française a également été démontrée, ceux-ci ont donc
aussi été arrêtés.
Trois jours plus tard, les personnes impliquées dans cette affaire ont été relâchées,
le Procureur de la République expliquant qu’il s’agissait de jouets et non d’armes.
Cette déclaration a choqué l’opinion publique puisque l’affaire a été médiatisée au
départ comme un succès des services de renseignements à tous les niveaux, de
l’enquête jusqu’à l’arrestation des responsables et la récupération des armes, pour
qu’on apprenne au final qu’il ne s’agissait que de jouets.
Cet épisode a au moins le mérite d’avoir fait rire les tunisiens dans un contexte au
bord de l’implosion sociale. Les blagues fusent dans les rues de Tunis « tu peux
faire rentrer des grenades et dire que c’est des parfums tant que t’es belge » ou « tu
peux faire rentrer un missile et dire que c’est pour préparer du thé » et bien
d’autres.
Si sur la scène politique, aucune déclaration à ce sujet n’a été faite, les tunisiens ne
sont pas dupes quant au niveau de corruption des institutions de leur pays qui a
atteint un niveau critique, si on peut même faire passer des armes lourdes à la
frontière depuis l’Europe et être relâché par la suite. Quelle que soit la vérité
concernant la provenance de ces armes et leur but, cette nouvelle n’est pas
rassurante pour le peuple tunisien.