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« Ils l'ont traîné à l'extérieur et maintenu au sol face contre terre, genoux dans le dos »

Un jeune autiste violenté par la police au Canada. Le témoignage de sa mère enflamme la toile

Le 20 novembre, Karine B. a décidé de partager sur son compte Facebook le témoignage de l’agression policière subie par son fils autiste, violemment embarqué à son école dans la province de l’Ontario, au Canada. Alors qu’il traversait une crise liée à la maladie, la police a empêché sa mère d’intervenir pour le calmer. Comble de l’ignominie, son fils fait aujourd’hui l’objet de poursuites en justice. Karine, qui travaille et élève seule ses enfants, a lancé un appel à soutien et déplore l’absence de structures adaptées pour les jeunes autistes et le traitement infligé à son fils. Son témoignage, que nous publions ci-dessous avec son accord, a viralisé sur la toile, et la vidéo de la scène de violence policière a recueilli plus de 400.000 vues.

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« Notre société doit changer par rapport à la vision et compréhension des enfants qui ont des handicaps. Le 10 novembre 2016, mon garçon âgé de 14 ans qui est autiste a eu une désorganisation majeure à l’école secondaire L’héritage, à Cornwall (école secondaire classique puisqu’il n’y pas d’école spécialisée pour ses besoins). Peu importe, le problème ne se trouve pas là. Des consignes claires avaient été convenues avec l’école, qui ne les a pas respectées.

Je devais appeler mon garçon 3 fois par jour à l’école afin de gérer son anxiété. Ce jour-là, j’ai contacté mon garçon à 13h, et à ce moment tout se passait bien. Mais à 13h30 je ne sais pour quelle raison il s’est désorganisé de façon majeure et on m’a demandé d’aller le chercher, ce que j’ai fait. Mais arrivée à l’école, deux voitures de police étaient présentes... j’ai su immédiatement que c’était pour mon garçon. Je sonne. Ils refusent de me faire entrer. J’ai du attendre 5 minutes à l’extérieur en sachant qu’il se passait quelque chose avec mon garçon.

Le directeur m’a finalement ouvert. En entrant, je vois deux policiers maintenir mon garçon au sol, menotté dans le dos, qui pleure et crie qu’il ne comprend pas pourquoi ils lui font ça. Il se débat. Je me dirige vers eux et je dis au policier que je peux le calmer pour que tout se passe bien. Les policiers me demandent de reculer. Je dis au policier qu’il est autiste et qu’il ne comprend pas ce qu’il se passe. On me demande à nouveau de reculer. Je tente encore de leur faire comprendre qu’il ne comprend pas, qu’il est autiste et que je peux le calmer. Les policiers m’ont crié après pour que je recule. Je me sentais tellement impuissante face à la détresse de mon garçon qui ne comprenait pas la situation. Ils l’ont traîné à l’extérieur et maintenu au sol face contre terre, genoux dans le dos car il se débattait. Ils ne comprenaient pas, les MAUDITS !!!!

Ils n’ont jamais voulu que je l’approche. Lorsqu’ils sont arrivés au véhicule, ils m’ont demandé de l’embarquer😲 Mais sérieux ? Vous ne voulez pas que je le calme pour que tout se passe bien, mais vous me demandez de l’embarquer dans votre véhicule !? Voyant que mon garçon avait mal, qu’il pleurait et criait toute sa détresse, ce n’était pas possible. Je me suis assise par terre et je lui ai parlé. Ils l’ont difficilement embarqué dans le véhicule, puisqu’il a des difficultés de motricité. Alors essayez de vous assoir quand vous êtes sur le ventre, les bras menottés dans le dos ! Mais d’après les policiers, c’est mon fils qui n’essayait pas.

Ils lui ont lu ses droits ! Non mais sérieux ? Je leur ai dit qu’il était autiste… que pensent-ils qu’il comprend dans tout ça ? Finalement ils lui ont mis 8 chefs d’accusations, au criminel ! Dont menaces et agression armée sur des policiers : avec une agrafeuse, oui une agrafeuse ! Il ne l’a pas même pas lancée, il ne faisait que l’avoir dans les mains, puisque quand mon garçon est anxieux, il prend ce qu’il y a à côté de lui pour blesser. Ils lui ont ajouté le chef d’accusation de « port d’armes dans le but de blesser » avec cette même agrafeuse.

Aujourd’hui, il n’est plus scolarisé. Je suis maman monoparentale, avec deux enfants. Je travaille, je dois donc emmener mon garçon avec moi au risque de perdre mon emploi. Je suis à bout de souffle, je ne dispose d’aucune prise en charge pour mon garçon, d’aucune aide. Notre société doit mettre en place des services pour ces enfants qui ont besoin d’aide, ainsi que des dispositifs de prise en charge d’urgence. Là je dois trouver un avocat que je ne peux pas payer... mais je n’ai pas le droit à l’aide juridique. Si des personnes parmi vous tous avez des solutions, ou si vous pouvez juste partager ce témoignage, pour essayer de faire changer les choses pour ces enfants, ce serait très apprécié. »


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