Alexandra Dupont
Un nouveau "mardi de la colère" des travailleurs de l’énergie. C’est le troisième mouvement unitaire du secteur depuis fin janvier. A l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFE-CGC, les agents EDF, mais aussi ceux d’Enedis, du gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE ainsi que ceux d’Engie, se sont mis en grève ce mardi. La centrale nucléaire de Paluel, en Seine-Maritime, a été touchée par ce mouvement. Les salariés des industries électriques et gazières, près de 150.000 éclatés dans 163 entreprises, avaient déjà fait grève le 31 janvier et le 7 mars à l’appel des cinq fédérations représentatives de la branche.
Augmentation de salaires et maintien des effectifs au cœur des demandes des grévistes
Motif premier de la grève : le gel historique des salaires, une première depuis la création d’EDF en 1946. Après une augmentation de 0,3% en 2015 et de 0,2% en 2016, les employeurs ont décidé de reconduire en 2017 à l’identique la valeur de ce salaire, sur lequel est indexée la grille dans les industries électriques et gazières, renvoyant au niveau de chaque entreprise les négociations salariales.
Les travailleurs protestent aussi contre les suppressions d’emplois. EDF a annoncé début février l’amplification de son plan de réduction d’effectifs, avec au moins 5.900 postes visés en quatre ans, jusqu’à 7.000 (soit une baisse de 10,4%) selon les syndicats.
Le centre de recherche et développement d’EDF est particulièrement impacté par ces suppressions de postes, avec une baisse prévue d’entre 13% et 16% des effectifs sur quatre ans, selon les sources syndicales. Une baisse qui rentre en contradiction avec l’augmentation dans la recherche prévue par la loi de transition énergétique.
L’intersyndicale exige « l’ouverture d’une négociation sur le salaire national de base du secteur, l’arrêt des fermetures de sites conséquentes aux réorganisations destructrices du service public de l’énergie et l’arrêt des suppressions massives d’emplois ».