×

Privatisation des transports en commun

SNCF. A Lille, 600 cheminots manifestent contre l’ouverture à la concurrence dans les Hauts-de-France

A l’appel du syndicat Sud Rail plus de 600 cheminots se sont rassemblés ce jeudi 15 octobre à Lille devant le conseil régional des Haut de France contre l’ouverture à la concurrence dans la région et la privatisation des transports en commun.

Clément Alonso

17 octobre 2020

Facebook Twitter

Fabien Villedieu conducteur de train à Paris Sud Est a entamé les interventions, en exprimant le rôle social des cheminots et l’utilité d’un service public en faisant le lien avec les catastrophes naturelles dans la région PACA : « Je citerais le maire de Breuil, qui a vu des tonnes d’eau dévaster sa ville, le maire a dit heureusement qu’il y avait la SNCF ! Parce que l’État pendant 24 heures on ne les a pas vus ! Les premiers secours c’était les cheminots et les cheminotes ! ». Il est bon de rappeler que tout comme la région Hauts de France, la région PACA est aussi soumise à l’ouverture à la concurrence. Un joli pied de nez à la privatisation qui n’est présente que dans une logique de rentabilité.

Puis Karim Dabaj délégué Sud Rail au technicentre du Landy, concerné par la privatisation de la région Haut de France qui va toucher 250 agents a enfoncé le clou. « Ça fait des années que la direction de la SNCF supprime des postes, réorganise, dégrade nos conditions de travail, ça fait des années que la direction nous explique qu’il faut se préparer à l’ouverture à la concurrence » avant de parler d’élargissement avec les autres entreprises du transports « Il faut élargir avec tout le monde, avec la RATP et tous ceux qui sont concernés par l’ouverture à la concurrence, et pas seulement nous, tout le monde ! Parce que aujourd’hui ce qu’il se passe dans ce pays ce n’est plus acceptable ! Les riches sont de plus en plus riches, les pauvres sont de plus en plus pauvres !  »

En parlant des autres entreprises des transports, Yassine chauffeur de bus à la RATP est venu à ce rassemblement pour faire le lien entre la privatisation à la SNCF et la loi LOM « Des documents qui sont sortis concernant le cadre social, c’est écrit noir sur blanc que leur modèle c’est ce qu’ils ont fait pour vous [la SNCF], et nous ce modèle là on n’en veut pas pour nous, on n’en veut pas pour vous, et on a compris que leur stratégie c’est de nous diviser, on nous met dans la tête que l’on est pas de la même société que ce sont des concurrents. Moi je ne vous vois pas comme des concurrents mais comme un allié de la lutte. Et eux aussi [les directions des entreprise de transports] ils se voient entre eux comme des alliés. Il faut mettre en place notre calendrier entre toutes les entreprises de transports  »

Notre reportage :

Et ensuite ?

On peut donc constater que les liens à faire entre la réforme ferroviaire et la loi LOM sont très nombreux, effectivement les entreprises de transports souhaitent ce partager le marché du transport. En mettant leurs propres travailleurs en concurrence pour tirer les conditions de travail vers le bas et pratiquer donc le dumping social. Le meilleur plan de bataille pour les travailleurs des transports serait de prendre le meilleur dans chaque convention collective afin d’avoir toutes les entreprises au même niveau et donc éviter ces situations de dégradation de conditions de travail. La lutte concerne donc bel et bien tous les travailleurs des transports qui devront mettre le corporatisme de côté pour se battre sous une bannière unifiée, contre le patronat des transports qui lui fonctionne main dans la main quel que soit la boite.

Des travailleurs des différentes entreprises : SNCF, RATP, Transdev, Keolis ou encore SAVAC ont d’ores et déjà organisé une première réunion le 3 Octobre avec un communiqué, afin de commencer à établir des premiers liens et un travail de diffusion de l’information. La prochaine réunion se tiendra le 7 Novembre à Paris.


Facebook Twitter

Clément Alonso

Cheminot au Technicentre de Châtillon (92), syndiqué Sud Rail

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d'un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d’un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

Toulouse. Marche blanche en mémoire d'Adrien, employé de l'ATPA-SPA en lutte contre la maltraitance animale

Toulouse. Marche blanche en mémoire d’Adrien, employé de l’ATPA-SPA en lutte contre la maltraitance animale

Chambéry. Les parents d'élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante

Chambéry. Les parents d’élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante