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Crise par en haut

Une brèche ouverte en Macronie. A quand une offensive du monde du travail ?

Avec une rentrée catastrophique pour le gouvernement, et une crise politique d’ampleur ouverte cet été autour de l’affaire Benalla, Macron, en chute libre dans les sondages, tente de rattraper le tout avec un programme plus « social », mais aussi avec la promesse, via la promotion d’un directeur général des services, de remettre de l’ordre à l’Élysée. Tout cela en préparant de nouvelles attaques contre notre classe.

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La fin d’une première année de quinquennat désastreuse pour Macron

Le bulldozer des premiers temps commence à perdre du terrain. Après n’avoir remporté qu’une victoire revendicative contre les cheminots, et être passé à côté de la victoire politique à la Thatcher dont il avait besoin pour dérouler tout son calendrier de contre-réformes néolibérales, Macron s’est retrouvé submergé par d’importantes crises. L’ancien monde a resurgi dans le récit macronien de l’exemplarité politique, avec son lot de barbouzerie et de copinage, mettant à mal au moins partiellement la fonction présidentielle et l’illusion de la démocratie bourgeoise.

Une crise politique d’ampleur qui n’est toujours pas refermée, et qui a été suivie de près par tout un tas de casseroles affectant le gouvernement ou des proches du pouvoir : Kohler, Flessel, Ferrand, etc. Et au sommet de l’État, les rangs commencent à se relâcher avec Hulot, le n°3 du gouvernement, qui préfère démissionner sans l’annoncer à Macron pour ne pas se lier les mains avec LREM, laissant vacante une place dont personne ne veut.

Si avec l’ouragan Benalla Macron avait déjà été forcé d’infléchir sa politique sur la réforme constitutionnelle, projet phare de sa campagne, toute l’hésitation et les désaccords au sein de la macronie se poursuivent à la rentrée, moment où le gouvernement devait pourtant recommencer à « frapper vite, frapper fort ». Une crise qui se manifeste dans les sondages où Macron a encore perdu 12 points durant l’été.

Des coups de com’ pour tenter de reprendre la barre du navire

Déstabilisé, Macron enchaîne les coups de com’ et les mesures, sur le plan de son programme comme de ses méthodes de gouvernance pour regagner en légitimité. D’un côté, il remet sur le devant de la scène son plan pauvreté, volet plus « social » après la casse du code du travail et du statut des cheminots. De l’autre côté, l’Élysée annonce l’emploi d’un directeur général des services, par ailleurs copain de promo de Macron à l’ENA, pour « remettre de l’ordre » après les affres des copinages et autres barbouzeries.

A seulement un an de son investiture, cette crise politique présage de plus grandes difficultés pour le reste de son quinquennat aux vues de l’ampleur du programme que le patronat souhaite faire passer, dans un contexte où la croissance économique qui aurait pu servir à légitimer les réformes néolibérales de Macron n’est pas à l’ordre du jour. Si Macron passe au « pan social » de son programme en cette rentrée difficile, il faut bien avoir en tête que ce sont le dossier des retraites, l’application concrète de la réforme ferroviaire mais aussi la suppression de postes du côté des fonctionnaires qu’il doit faire avaler en cette nouvelle année.

Des brèches dans lesquelles il faut s’engouffrer pour vaincre Macron et son monde

Cette crise est pour l’instant une crise par en haut, qui s’exprime au sommet de l’État, et la brèche pourrait se refermer si notre camp social ne se met pas en ordre de bataille pour faire reculer Macron dans son plan de casse des acquis sociaux. Il s’agit précisément du moment où il faut frapper, moment où le gouvernement hésite et où Macron est en perte de vitesse. Moment où une réponse doit se faire entendre dans la rue, et non pas sur le terrain électoral ou parlementaire.

Le bilan de l’échec de la bataille du rail au printemps dernier est celui de directions syndicales qui n’ont pas proposé un plan de bataille permettant de gagner, mais pour s’assurer leurs places dans les négociations avec le gouvernement, alors même que les taux de grèves chez les cheminots étaient historiques et que la détermination était bien là. Aujourd’hui elles ne font pas mieux en faisant du 18 septembre une date floue et vide de contenu, sans appel à la grève ferme chez les cheminots, alors que les grévistes du printemps dernier subissent de plein fouet la répression de la part de la SNCF. La méthode du dialogue social était déjà inacceptable durant la première année de quinquennat ; aujourd’hui alors que le gouvernement est affaibli et qu’il prépare de nouvelles casses sociales, cela se transforme en contention évidente du mouvement ouvrier.

Aux vues de l’ampleur des attaques que Macron prépare, c’est une véritable contre-offensive qu’il faut mettre en place, une contre-offensive qui passe par l’auto-organisation des travailleurs et de la jeunesse en assemblées générales pour que notre classe propose son propre calendrier. Cette réaffirmation de nos méthodes de lutte passe par la construction du 9 octobre, date de grève et de mobilisation interprofessionnelle, afin qu’elle devienne une date permettant à notre camp social de passer à l’offensive contre ce gouvernement des riches.


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