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La caravane présidentielle de Trump

Une croix gammée pour Trump !

Donald Trump n'en est pas à son premier soutient gênant, pour ne pas dire encombrant, durant sa campagne. Après avoir reçu les avances de David Duke, ancien membres du Ku Klux Klan, promoteur indéfectible de la suprématie blanche, et après avoir tergiversé pour finalement rejeter son soutien, Trump peut désormais compter sur la dévotion d'un autre raciste extrémiste : Jimmy Marr. Ce sinistre personnage arpente l'Amérique à bord de son pick-up recouvert de pancartes aux slogans racistes, conspirationnistes et pro-police. On a les soutiens qu'on mérite...

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Boris Lefebvre

Les États-Unis sont le pays de la liberté d’expression, notamment de celle des racistes en tout genre, extrémistes néo-nazis et conspirationnistes. Cette tolérance envers les discours de haine ouvertement proclamés s’illustre de manière édifiante dans la campagne de Trump. Après les sorties xénophobes de Trump envers les mexicains et les déclarations de sa porte-parole sur l’avortement, la chorale de propos ignobles que charrie la campagne du candidat républicain a atteint le comble de l’ignominie avec l’entrée en scène de Jimmy Marr et de son véhicule tout terrain. Aussi à l’aise dans le conspirationnisme que dans la négrophobie, le pick-up, orné d’une ostensible croix gammée, parcourt les routes depuis plusieurs mois pour diffuser son message de haine et soutenir la campagne de Trump.

Activiste néo-nazi reconnu, Jimmy Marr ne cache pas ses orientations suprématistes et racistes. « Trump do the white thing » (Trump fait les choses en blanc), slogan s’inspirant du célèbre « Do the right thing » (fait la chose bien), illustre les espoirs que les suprématistes blancs mettent dans le candidat républicain. Selon eux, Trump les protégera de la diversité qui, comme chacun le sait, est l’autre nom du « génocide » envers les blancs. Dans un pays où les blancs constituent l’immense majorité de la population et où ils ne font l’objet d’aucune stigmatisation raciale, de tels propos confinent au délire.

Mais, en matière d’élucubration, Jimmy Marr dispose de beaucoup de ressources. Convaincu que les Juifs dominent les gouvernements américains à coup de mensonges et de manipulations, il n’hésite pas à diffuser les contre-vérités faciles des négationnistes en guise de provocation : « Holocaust is holokum » (L’Holocauste c’est de la foutaise). Outre qu’il diffuse la vulgate réactionnaire la plus commune de l’extrême droite raciste américaine, le slogan entend détourner la colère populaire générée par la crise économique vers Israël. Même si ce pays n’est pas exempt de toute critique, le procédé utilisé ici confond allègrement une lutte anti-impérialiste antisioniste avec l’antisémitisme le plus caricatural.

Fervent soutien de la police, blanche et raciste, Jimmy Marr a décoré son véhicule du slogan de Blue Lives Matter (La vie des flics compte), un mouvement pro-police formé en réaction aux dénonciations lancées par le mouvement Black Lives Matter depuis 2013. Sur son compte twitter, l’activiste raciste est fier ne nous présenter une photo où un policer vient lui serrer la main et sur laquelle on voit la réappropriation personnelle qu’il s’est fait de ce slogan. « Jew lies matter more » (Les mensonges des Juifs comptent encore plus) vient embellir un tableau déjà particulièrement sinistre. Quand un slogan réactionnaire s’inspire d’un autre slogan réactionnaire...

Alors que la campagne de Trump révèle depuis longtemps sa nature réactionnaire, on n’est pas étonné de voir fleurir, dans le sillage de celui qui inspire l’extrême droit européenne, des soutiens racistes, xénophobes, conspirationnistes et pro-police.


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