×

Retournement de veste

« Une nouvelle loi Travail ». Hamon affiche ouvertement son vrai visage

Alors que l’idée d’une alliance entre Hamon et Mélenchon est définitivement écartée, le candidat socialiste revient sur la promesse qu’il avait pourtant mise au centre de sa campagne jusqu’à présent : l’abrogation de la loi Travail ! Léonie Piscator

Facebook Twitter

« Je commencerai par un geste très politique et très symbolique. Sans état d’âme, j’abroge la loi Travail[symbole]d’un déni de démocratie », avait déclaréBenoitHamon devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS)à la mi-janvier. Et cela a été jusqu’à présent un élément central de sa campagne.

En affirmant sa volonté d’abroger la loi Travail, qui a déclenché un mouvement social d’ampleur durant quatre mois et été imposé par des 49.3 successifs et anti-démocratiques au possible, le candidat socialiste cherchait avant tout à se délimiter du quinquennat Hollande.Il affichait ainsi un profil marqué à gauche, essayant par ce biais de grappiller le plus de voix possible parmi l’électorat de Mélenchon. Mais c’est aujourd’hui chose faite, notamment par le biais de Jadot, qui s’est rallié au PS. Et la mascaradequi constituait à faire croire, d’un côté comme de l’autre, qu’une alliance à gauche était possible a pris fin.

Benoit Hamon a ainsi fait tomber les masques, révélant ce qu’il a toujours évité de faire lors de la mobilisation contre la loi Travail, sur le terrain parlementaire : faire tomber cette loi Travail, par le biais de la motion de censure. Il est revenu sans scrupules sur sa promesse d’abroger la loi Travail, au cours d’un entretien accordé auFigaro, à RTL et à LCI, ce dimanche 19 février.« Ce que je souhaite, c’est que nous pensions demain une nouvelle loi Travail. Nous trouverons matière à nous rassembler », a-t-il ainsi eu le culot d’affirmer devant les micros et les caméras. Mais rassembler qui ? Car ce brusque retournement de veste semble traduire un changement de tactique dans la campagne du candidat socialiste. Après avoir raflé ce qu’il pouvait sur sa gauche, il semble aujourd’hui déterminé à rogner sur l’espace d’Emmanuel Macron, à sa droite. Et ce, en trahissant ouvertement l’une de ses principales promesses, même si elle restait électorale donc bien hypothétique, et de fait en trahissant également le million de bulletins Hamon déposés lors de la primaire du PS.

En choisissant de ne pas abroger la loi Travail, Benoit Hamon affiche désormais ouvertement son méprisdes milliers de manifestants, étudiants et travailleurs en lutte, qui se sont battus pour des conditions de travail décentes, et, au-delà, contre le monde de la loi Travail. Un mépris contre la grande majorité de la population, qui souffre déjà des conséquences de cette loi délétère.

Et peu importe les faibles concessions au mouvement ouvrier et étudiant que Benoit Hamon affirme être prêt à discuter, tels que la garantie jeune ou le Compte personnel d’activité (CPA). Car il ne s’agit en réalité que d’un peu de poudre aux yeux.Le CPA est en réalité un cadeau empoisonnéqui « virtualise » des droits déjà existants pour les travailleurs, mais affaiblit les recours possibles en cas de contestation d’une décision de la CAF, de Pôle emploi ou de la Sécu, et anticipe également la plus grande mobilité, et donc précarité, des travailleurs, qui est au cœur de la loi Travail.La garantie jeune, quant à elle, permet juste à la jeunesse de se faire exploiterpour moins de 500€, pendant plusieurs mois, sans aucune assurance d’être embauché par la suite.

Les récentes déclarations de Hamon ne sont pas un simple moyen de fermer la porte à Mélenchon et de reconstruire un Parti socialiste en décomposition, tout en ouvrant la porte aux électeurs de Macron, en perte de vitesse. C’est un véritable crachat à la figure des classes travailleuses et précarisées, et il est urgent de riposter !


Facebook Twitter
Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Contre le délit d'opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

Compte épargne temps : les directions syndicales s'entendent avec l'U2P pour aménager la misère

Compte épargne temps : les directions syndicales s’entendent avec l’U2P pour aménager la misère

« C'est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

« C’est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d'Attal pour mettre au pas la jeunesse

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d’Attal pour mettre au pas la jeunesse