Ces derniers temps et depuis juillet plus particulièrement, on recense beaucoup de ce genre de cas à Nantes mais aussi en Seine-Saint-Denis. L’enquête publié par le média Rapports de Force est à ce titre édifiante.
🔴Dans les squats nantais, les pros de l’immobilier envoient des commandos détruire les sanitaires, les fenêtres pour rendre les logements inutilisables.
Notre enquête à lire ici :https://t.co/HQuqYV1vXF@federationdal @ActionLogement @Nantes_Revoltee @actazone #squat pic.twitter.com/xvAgg812u3
— Rapports de Force (@rapportsdeforce) November 20, 2020
Dans l’article,, on peut lire de nombreux témoignages d’habitants du squatt qui décrivent la violence de ces sabotages qui se déroulent sur plusieurs jours et qui suivent une stratégie récurrente révoltante : destruction des sanitaires et de tous les équipements nécessaires à un habitat, tels que les vitres, la cuisine, les câbles électriques... Une méthode révélatrice du degré de mépris de la part des promoteurs immobiliers. Un mépris parfaitement illustré par une phrase insolente de la part du propriétaire du logement de la vidéo en question, qui, face aux supplications des squatteurs de ne pas détruire leur habitat de fortune, leur a répondu : "Ne vous inquiétez pas on va faire un barbecue ce soir ensemble vous allez voir."
Des commandos qui utilisent des matraques télescopiques, des gazeuses lacrymogènes et débarquent cagoulés, à des horaires où les habitants dorment encore pour mieux pouvoir les surprendre. Tout se déroule en très peu de temps et ils vont même jusqu’à se faire passer pour la police en civil, en procédant à des contrôles d’identité. Pendant ce temps-là, les promoteurs immobiliers donnent les ordres, menacent et lancent des piques ironiques face à l’effroi des squatteurs, comme on peut le voir dans la vidéo. Les forces de police, parfois appelées, restent souvent sur les lieux en observant simplement les faits.
Les déclarations des propriétaires montrent qu’ils n’ont aucun intérêt pour les conséquences qu’auront ces destructions sur la vie des squatteurs. Certains, ayant bien conscience de la violence de ces actes, tentent de la justifier en prétextant que les procédures sont trop longues et rejettent ainsi la volonté des squatteurs de se régulariser, comme par exemple en signant un bail précaire, de courte durée et sans conditions d’engagement minimum. Souvent, les destructions de squats ont lieu quelques jours avant les audiences du tribunal. D’autres nient les faits, comme le propriétaire du groupe immobilier AJP, Joël Hamon, ou trouvent d’autres prétextes tels que la nécessité “d’anticiper les travaux”.
L’absurdité de ces interventions, en plein cœur d’une crise sanitaire, économique et sociale pendant laquelle de nombreuses personnes sont dans l’incapacité de trouver du travail et payer un loyer, met donc en danger ces personnes qui peuvent se retrouver à la rue d’un jour à l’autre et être de nouveau exposées à une précarité accrue. Rappelons qu’en septembre dernier le gouvernement a décidé de durcir la loi pour faciliter l’expulsion des squatts. Pourtant, la loi était censée, en apparence, protéger les personnes et familles en détresse sociale. En effet, lorsque l’occupation dépassait les 48 heures, les squatteurs ne pouvaient pas être expulsés car la décision finale revenait à un juge. Une intrusion dans le domicile, même faite par le propriétaire, devenait alors hors la loi. Avec la nouvelle loi, l’expulsion des habitants de ces squatts se fera plus facilement et quel que soit le type de résidence.
Cette loi s’inscrit dans la politique antisociale du gouvernement qui s’attaque aux personnes plongées dans la précarité dans le but de privilégier les profits des opérateurs immobiliers. Au centre de ce débat se pose, en réalité, la question du droit de propriété. Dans un contexte de crise économique historique, les premiers sauvés par le gouvernement sont, une fois de plus, les profits des entreprises et des propriétaires immobiliers. Pendant ce temps, les situations de mal-logement sont en hausse en France, comme l’indique la Fondation Abbé Pierre qui recense 4 millions de mal-logés en France en 2020.
Il apparaît donc nécessaire de revendiquer clairement :