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Bataille de l'opinion publique

VIDEO. « Bataille du rail » : Le gouvernement et la SNCF jouent à la dramatisation

Dans le bras de fer qui s'ouvre entre le gouvernement et les cheminots, la bataille de l'opinion publique joue un rôle central et déterminant. Après les soit disant privilèges des cheminots, le gouvernement et la SNCF s'attèlent à une nouvelle offensive médiatique, celle de la dramatisation, de la catastrophisation, comme si le début de la grève signait le début du chaos...

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Aujourd’hui la grève des cheminots a été massive, et comme toute grève, celle-ci a provoqué de nombreuses perturbations. Un trafic en effet très limité, avec des suppressions et annulations de trains, des routes bouchonnées... Mais le gouvernement et la SNCF, jouent, à travers une propagande médiatique, à la dramatisation des effets de la grève, pour essayer de faire basculer l’opinion publique, centrale pour l’emporter. Les dernières déclarations de Guillaume Pepy sont à cet égard éclairantes.
 
Ce dernier a en effet déclaré ceci : « cette grève est totalement décalée, je ne sais pas si elle est supportable pour les français », poursuivant que la SNCF ne jouait apparemment pas dans la dramatisation : « Pas de dramatisation , mais un but assumé : éviter la foule dans les gares alors que les trains ne partent pas. C’est notre hantise d’exploitant. C’est uniquement dur à gérer, en terme de sécurité, en terme de tensions ».
 
A travers ces déclarations, on voit que le gouvernement et la direction de la SNCF essayent d’apparaitre dans l’opinion publique comme ceux qui se placent résolument du côté des usagers, contrairement aux cheminots qui prennent « en otage » les usagers et imposent une situation chaotique dans le pays afin de défendre leurs prétendus privilèges... ! Autre offensive, que l’on retrouve ici dans les propos de Guillaume Pepy, celle de mener toute une campagne visant à démontrer que la grève pose des problèmes de sécurité publique, et que l’opinion a dès lors tout intérêt à s’en désolidariser. Une préoccupation et une tension envers les questions de sécurités publiques qui pose par ailleurs question quand elles proviennent du PDG de la SNCF qui défend la réforme du rail et sa privatisation, qui, elle, pose de réels problèmes en matière de sécurité. La hausse d’accidents ferroviaires et du nombre de morts dans les pays où le ferroviaire a été privatisé, comme en Angleterre, en témoigne.
 
Aujourd’hui, on a pu s’apercevoir que les médias surfaient également sur cette propagande. Les images et l’histoire de l’usagère qui est tombée dans les rails ont en effet fait le tour des médias, posant dès lors le débat sur les problèmes de sécurité que la grève poserait. Des médias qui ont également insisté sur les trains et quais sur-bondés, photo à l’appui, sur ce « mardi noir » et les conséquences sur les usagers, qui ont des difficultés à aller au travail etc... Des articles tournés uniquement sur les conséquences de cette grève et jamais ou presque sur les causes.
Un effet de dramatisation, qui vise à rendre la grève des cheminots impopulaire auprès des usagers, afin d’entretenir la division usagers et cheminots et d’éviter toute convergence possible, qui est illustré avec humour dans la vidéo faite ci-dessous par Topito.

 
Alors que le gouvernement est à la défensive dans ce conflit qui s’annonce dur, il est clair que le soutien de l’opinion publique est primordial pour lui, surtout s’il se retrouve, dans le futur, obligé de durcir le ton et de réprimer et casser plus directement la grève des cheminots. D’autant plus que le gouvernement joue très gros dans ce premier conflit social.
Aujourd’hui, l’opinion publique ne semble pas avoir tranché. Ni en défaveur de la grève, ni en sa faveur. Cependant les soutiens aux cheminots ainsi que l’attachement au service public, que le gouvernement compte détruire à travers cette réforme qui vise la privatisation du rail et son ouverture à la concurrence, sont tout de même au rendez-vous.


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