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La grève va se durcir

Vélib : après 10 jours de grève, la direction propose une augmentation de 27 centimes

En grève depuis 10 jours, les travailleurs de Vélib exigent une meilleure rémunération et de meilleures conditions de travail, d’autant plus dégradées depuis le changement d'opérateur. Face au mépris de la direction qui ne leur propose rien d'autre qu'une augmentation de 27 centimes sur les paniers repas, les salariés durcissent le mouvement.

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Crédit photo : BFM Paris

Depuis le 16 avril, les salariés de Vélib sont en grève. En cause, les conditions de travail et la rémunération, qui se sont fortement dégradées depuis le changement d’opérateur : anciennement JCDecaux, c’est désormais le consortium Smovengo qui emploie les travailleurs de Vélib.

Selon Hamid Lakhdari, un des représentants des salariés, ceux-ci demandent une revalorisation salariale et une meilleure organisation, car les cadences sont « infernales » et le travail « extrêmement compliqué », ce dont les usages pâtissent également. Depuis le transfert de marché, les salariés ont perdu jusqu’à 700 euros par mois.

Avec le passage de JCDecaux à Smovengo, c’est aussi le service qui s’est dégradé. En effet, le consortium ne remplit pas ses objectifs, notamment en ce qui concerne le fonctionnement à l’électricité des vélos. Smovengo ne parvient pas à raccorder le dispositif au réseau électrique, et tente donc de faire marcher une partie des vélos sur batterie. La grève des salariés s’ajoutant à cela, c’est un « plan d’urgence » qu’exige la mairie de Paris à l’opérateur Smovengo afin que celui-ci remplace 3000 vélos inutilisables. En effet, depuis plusieurs mois, la grogne des usagers Vélib monte contre les faiblesses du service.

Salaires de misère, conditions de travail infernales et services de mauvaise qualité du fait de manque de moyens, voilà à quoi mène la mise en concurrence des entreprises qui n’ont aucun scrupule à abaisser au maximum le prix de leur prestation, au détriment des travailleurs mais aussi des usagers, pour décrocher un contrat.

Face à la grève dure, jeudi matin, une réunion de crise réunissait les salariés et la direction de Smovengo. Selon un des porte-paroles du personnel, « La direction n’a fait aucune offre pour sortir du conflit. Le mépris envers les salariés et les usagers est évident. Preuve en est la proposition de 27 centimes de plus sur les paniers repas pour seule compensation après 10 jours de grève ».

Jorge Azevedo, le président du groupement, est allé encore plus loin dans le mépris, déclarant que les conditions de travail n’ont pas changé et disant à propos des salariés : « Si à l’époque les conditions du contrat ne leur allaient pas, il ne fallait pas signer ».

Dans un communiqué, les agents Vélib grévistes dénoncent le fait que Smovengo aie tenté de contourner la grève en recrutant de nombreux intérimaires, et ce en totale infraction par rapport au code du travail.

Environ 50 des 65 agents de Smovengo sont en grève et ont décidé de quitter la table des négociations et de durcir le mouvement. Depuis jeudi, ils bloquent le site historique de l’entreprise à Alfortville (Val-de-Marne) « sans aucune limite de durée ».

Comme le relevait Mohamed Dini, élu SUD, dans une interview datant d’avant le changement d’opérateur, « Les conditions de travail sont dures chez les itinérantEs qui travaillent tous les jours en extérieur, quelle que soit la météo, et la souffrance au travail forte chez les sédentaires. Les rémunérations restent modiques en dépit de plusieurs mobilisations ces dernières années ».

Dans la dernière période, de nombreux travailleurs pourtant précaires (ONET, Deliveroo, etc.) se mettent en grève, montrant une radicalité nouvelle. Dans un contexte de colère généralisée de tous les secteurs, - cheminots, étudiants, travailleurs de la santé, Air France… - une convergence des toutes ces luttes serait nécessaire et explosive contre ce gouvernement et ce système qui pousse l’exploitation et la dégradation des services toujours plus loin.


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