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La Izquierda Diario
6 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Macron veut des funérailles nationales
Hommage national pour Johnny Hallyday : la récupération politique est déjà en marche
Georges Camac

Il n’aura guère fallu plus que quelques heures pour que s’aiguise les appétits politiques après la mort de Johnny Hallyday. Selon des sources bien placées, Emmanuel Macron serait même prêt à organiser des funérailles nationales.

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En déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a rapidement réagi à la mort de Johnny Halliday. Ne tarissant pas d’éloges sur la star du rock, celui-ci réfléchirait même à organiser des funérailles nationales pour l’occasion. Dans le même temps, sa femme s’est rendue illico au domicile de la veuve du chanteur.

On ne sait pas si Macron appréciait la musique de Johnny. En revanche, il est certain que le président des riches voit d’un bon œil cette couverture médiatique d’un chanteur très populaire chez les travailleurs et les classes populaires, c’est-à-dire les grands absents de sa base sociale. L’occasion en somme de se donner un air « prolo » sans faire beaucoup d’effort alors même que son capital de détestation est au plus haut, après seulement quelques mois d’exercice du pouvoir.

Il faut dire que Hallyday a le profil de l’emploi. Issu d’un milieu populaire, avec presque 50 ans de carrière en haut de l’affiche et 110 millions de disques vendus, le chanteur a été le symbole du rock populaire français pour plusieurs générations. Un symbole pourtant bien éloigné de la réalité et beaucoup plus proche de celui de la jet-set que Hallyday avait fait sien depuis plusieurs années. En politique, surtout, le Johnny national a su mouiller le maillot plus d’une fois pour soutenir les candidats de droite : Giscard, Juppé, Chirac, ou encore Nicolas Sarkozy avec qui il fêtera sa victoire au désormais fameux diner du Fouquet’s lors des présidentielles de 2007.

Figure de la jet-set, figure de la droite mais pas que… Johnny Hallyday n’était pas à une contradiction près, preuve peut-être que l’on n’oublie pas son origine sociale aussi facilement. En 1985, il est la première grande star de la chanson populaire à se produire sur la scène de la Fête de l’Humanité. Et il répond, presque avec dédain, aux journalistes qui lui expriment leur stupéfaction : « Je ne vois pas pourquoi je ne chanterais pas dans une fête d’un Parti communiste ».

Il faut reconnaitre à la star du rock qu’il gardait en lui une certaine forme de rébellion contre l’ordre établi, même après des années auprès des puissants. Interrogé sur l’idée de funérailles nationales, sur France 3, en 2006, celui-ci déclara qu’il trouvait l’idée « terrible » : « Je ne suis pas une star absolue, les gens s’imaginent ça. Moi je suis un homme simple ». En 2009, selon François Jouffa, alors qu’il est entre la vie et à la mort dans un hôpital de Los Angeles, Nicolas Sarkozy « réunit son conseil de ministres restreint en disant qu’il faut lui rendre un hommage national ». Quand Hallyday apprend l’épisode, il est « furieux » et « se fâche presque pour toujours avec Nicolas Sarkozy ».

On ne sait pas si Johnny appréciait les idées d’Emmanuel Macron. Probablement. Mais il aurait sans doute détesté l’hommage que celui-ci s’apprête à lui rendre. Cette fin tragique résume bien la vie du chanteur : celle d’un « homme simple » que la célébrité a dépassé.

 
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