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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Grève ONET
Entourés de nombreux soutiens les grévistes du nettoyage SNCF manifestent à Saint-Denis

Pour le weekend du 40ème jour de leur grève, les travailleurs et travailleuses du nettoyage des gares SNCF de la banlieue nord parisienne ont organisé une manifestation sur la ville de Saint-Denis.

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Après avoir voté en assemblée générale la reconduction du mouvement, ils ont accueilli sur le parvis de la gare de Saint-Denis les nombreux soutiens qui ont répondu à l’appel. Dans une ambiance festive et solidaire, autour des merguez vendues par les grévistes pour alimenter la caisse de grève, des prises de parole se sont enchaînées : grévistes, cheminots solidaires, étudiants, organisations syndicales et politiques…

Oumou, gréviste syndiquée à Sud-Rail, était visiblement émue par le soutien affiché à leur mouvement : « On n’a pas de mot pour vous remercier. C’est vous notre force. Vous êtes là tous les jours, pour nous apporter de l’argent, à manger, on ne sait vraiment pas quoi dire à part merci. Je veux aussi remercier les syndicats et ces cheminots qui sont là, qui récoltent de l’argent, qui nous soutiennent. On se bat pour le respect et la dignité, pour que ceux qui arriveront derrière n’aient pas à subir ce que nous subissons, ces hommes et ces femmes qui se lèvent à 4 heures du matin et vont faire ces poubelles pour gagner leur pain. On ne veut pas de charité on veut travailler et on réclame nos droits. On est là, et on continue jusqu’à l’obtention de nos droits. »

La section syndicale Sud des travailleurs communaux de Saint-Denis a apporté un chèque de 400 euros pour la caisse de grève, ainsi qu’un message de solidarité. Toutes les interventions étaient marquées par une forte admiration à l’égard de la détermination de ces femmes et hommes dont les conditions de travail sont les plus précaires.

Eric Coquerel, député France Insoumise de la Seine Saint-Denis était présent et s’est engagé à soutenir le combat des grévistes : « Cette grève est exemplaire car la sous-traitance c’est un des scandales de l’époque. En réalité les salariés qui sont ici devraient être des salariés de la SNCF. En sous-traitant la SNCF casse son rôle de service public. On vous soutiendra jusqu’au bout et on espère renevir dès la semaine prochaine pour fêter avec vous une victoire pleine et entière. »

Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré, assassiné par la gendarmerie en juillet 2016, est également venue apporter sa solidarité en déclarant à la surprise de tous les présents que sa mère travaillait elle aussi pour la société Onet et avait participé aux premières semaines de la grève avant d’avoir eu un arrêt maladie. « Je suis là aussi pour ma mère qui est femme de ménage et travaille pour la société Onet. Car ce qu’il faut savoir c’est que dans toutes ces grèves c’est nos parents qui travaillent et qui subissent toutes ces inégalités. La plupart de nos droits ont été obtenus par la lutte de nos parents et là encore ils nous montrent l’exemple, c’est pourquoi cette grève doit être portée par tous et qu’il ne faut pas les laisser la porter seuls. Nous on relaiera leur combat et on sera à leur côté. Ce qu’ils sont en train de construire aujourd’hui c’est un avenir pour nous et pour nos enfants et pour leur combat rentrera dans l’histoire ».

Anasse Kazib, cheminot et membre du bureau régional de Sud Rail, a salué la présence de collectifs féministes et contre les violences policières : « Comme Adama Traoré a pu être assassiné, réprimé, c’est une même violence, patronale mais policière aussi qui s’abat sur ces personnes à Ermont-Eaubonne, Garges-Sarcelles et Saint-Denis. Il va donc falloir qu’on soit tous ensemble pour de vrai, car cette lutte c’est la lutte de tous, de ceux qui sont contre les violences faites aux femmes, de ceux qui sont contre les violences policières, des anticapitalistes. C’est pourquoi il faut élargir cette lutte et faire en sorte que dans toutes les sociétés de nettoyage, chez tous les précaires on puisse commencer à relever la tête en se disant qu’ici il y a des travailleurs et des travailleuses qui ont levé la tête. »

Après les prises de parole, un cortège s’est formé et a manifesté sur les rues de Saint-Denis. De nombreux échanges ont pu avoir lieu avec la population, très majoritairement solidaire de leur lutte. La fanfare invisible venue apporter son soutien a donné le ton de l’ambiance joyeuse de la manifestation, qui s’est soldée par un rassemblement festif et dansant en plein centre-ville de Saint-Denis.

 
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