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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Escalade répressive contre les migrants
Le préfet demande aux associations de dénoncer les sans-papiers
Enora Lorita

Après avoir demandé aux associations de dénoncer les sans-papiers mi-novembre, le gouvernement leur a annoncé vendredi dernier que les autorités seraient autorisées à directement traquer les personnes en situation irrégulière dans les centres d’hébergement d’urgence.

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Tandis que la Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués)publiait il y a quelques jours une synthèse des données récentes sur l’asile en France, montrant que le pays va vers une généralisation des expulsions vers des pays en guerre et vers des dictatures, une vingtaine d’associations de lutte contre les expulsions ont exprimé vendredi dernier leur net refus de collaborer avec le gouvernement.

En effet, mi-novembre, le préfet Pierre Lambert avait envoyé une lettre aux dispositifs d’hébergement d’urgence leur demandant tout bonnement de dénoncer les sans-papiers réfugiés dans leurs centres respectifs. Il y écrivait ainsi : « les gestionnaires des dispositifs d’urgence devront communiquer, chaque mois, à mes services, la liste nominative des personnes hébergées au sein de leur structure en précisant l’identité (nom et prénom), la composition familiale et la date de naissance des intéressés. » Le tout étant justifié par un « besoin de rotation et de fluidité des dispositifs d’accueil ». Dans un contexte où Gérard Collomb exprimait le 20 novembre dans une lettre aux préfets que« La lutte contre l’immigration irrégulière est une priorité de l’action gouvernementale »,difficile de croire que l’intention est celle d’une meilleure prise en charge des personnes sans logement. Ce même ministre qui avait par ailleurs dès sa nomination invité les associations présentes à Calais à « aller exercer leurs talents ailleurs », laissant présager quelles étaient ses intentions en matière d’immigration.

Et vendredi dernier, le gouvernement a franchi un nouveau pas vers l’indécence et vers une politique répressive envers les sans-papiers. Lors d’une réunion entre une vingtaine d’association dont Emmaüs, la Cimade ou encore Médecin du Monde, avec Gérard Collomb et Jacques Mézard, les ministres ont expliqué par le biais d’une circulaire qu’ils allaient permettre à des équipes mobiles de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii) le contrôle d’identité des personnes logées dans les centres d’hébergement d’urgence, pour exclure les personnes sans-papiers et prioriser les personnes étant en situation régulière.

Un élément de plus qui coïncide avec le tournant ultra-répressif qu’est en train de prendre le gouvernement envers les migrants : depuis le 1eroctobre, 46 sites regroupant des abris de fortune ont été détruits par la police à Calais. A cela s’ajoute la demande par circulaire du ministre de l’intérieur aux préfets le 20 novembre dernier de s’occuper avec « fermeté » et « efficacité » de la traque des migrants. Sans compter que l’Assemblée nationale, majoritairement LREM, a soutenu la semaine dernière une proposition de loi permettant de placer en rétention les migrants « dublinés », c’est-à-dire ceux qui devraient être dans le premier pays européen où ils sont arrivés.

 
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