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La Izquierda Diario
14 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Rassemblement à la gare de Saint-Denis Vendredi 15 décembre, 18h
Stop aux rafles de la police à la gare de Saint-Denis !
Collectif Chouettes Brochettes

La cuisine et la vente de rue ont pratiquement disparu du pavé parisien. Sauf en quelques endroits. La gare de Saint-Denis est un de ces points de repère précieux, pour beaucoup de vendeurs et de vendeuses sans-papiers. Elle seule permet de gagner de quoi acheter à manger, de payer un loyer ou même d’envoyer un peu d’argent au pays : grâce à la vente de brochettes, de cigarettes, de maïs, de jus de bissap...

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Mais depuis quelques temps, la gare est devenue aussi l’endroit de tous les dangers pour les vendeurs et les vendeuses de rue, à cause des descentes de la police municipale ou nationale et des arrestations.

Par cette politique, la mairie entend faire plaisir à une dizaine d’habitant.es hostiles, qui se sont fait remarquer en envoyant chaque jour des courriers au cabinet du maire et en collant quelques affiches. Ils disent que la qualité de l’air est menacée par la fumée des barbecues. Comme si le problème venait vraiment de là, dans une ville
qui détient régulièrement des records de pollution aux particules fines, à cause du trafic automobile et des autoroutes environnantes...

Les vendeurs et les vendeuses de rues sont aussi accusés d’entretenir l’insécurité – alors qu’elles ne font que tenter de gagner leur vie dans des conditions difficiles. Et que, de l’avis général, leur présence jusqu’à des heures reculées de la nuit crée plutôt un sentiment d’aise et de confiance, à l’heure de rentrer chez soi.

Si certains habitants, le maire ou le préfet n’aiment pas les grillades, c’est leur droit. Mais est-ce une raison d’envoyer la police municipale et nationale traquer les vendeurs et les vendeuses, voler leur argent et leur matériel, les faire asseoir dans le froid par dizaines contre les fourgons pendant des heures, les placer en garde-à-vue, leur remettre des Obligations de Quitter le Territoire Français ? Ce qui signifie une expulsion au prochain contrôle de police.

Et tout cela se passe sur la Place des victimes du 17 octobre 1961, bien sûr – censée commémorer la mémoire des Algériens tués par la police française.

La viande des brochettes fait l’objet de diffamations pour nous dissuader de les manger (alors qu’elle provient de boucheries ordinaires), mais il y a des faits autrement plus difficiles à avaler. Le gouvernement de Macron a promis d’accentuer la fermeté contre les sans-papiers : plus d’expulsions, moins de régularisations. Les préfets
doivent faire du chiffre, et cibler les populations les plus exposées.

À Saint-Denis et dans le 93, les rafles de police accompagnent aussi des opérations urbaines qui contribuent ensemble à une sélection sociale et raciale de la population. Les travaux qui transformeront la gare de Saint-Denis et ses alentours, en 2018, doivent faire de cet endroit un quartier de logements neufs pour attirer des populations plus riches et plus blanches, de locaux d’entreprises, de parvis déserts et sécurisés.
Le Grand Paris et les Jeux Olympiques de 2024 transforment le département en endroit où promoteurs et urbanistes font des affaires, avec les conséquences habituelles : destruction des logements populaires, augmentation des prix des loyers et du reste, pression policière, reconstruction de nouveaux quartiers déprimants avec les mêmes chaînes de magasin que partout ailleurs et des rues sans vie, etc.

Dans l’écoquartier en construction au Sud de l’Île-Saint-Denis, que le prolongement de la ligne 14 mettra bientôt à quelques minutes du centre de Paris pour que des populations plus riches et plus blanches puisse
venir s’installer, certains immeubles aux prix inaccessibles ont déjà été baptisés le Mayflower – du nom d’un des premiers bateaux anglais partis coloniser l’Amérique, en 1620. Au cas où on n’aurait pas tout-à-fait compris ce qui se trame...

Mais bien des habitants de Saint-Denis sont favorables à la présence des vendeurs et vendeuses sur la gare. Où peut-on trouver ailleurs un repas chaud pour 1 euro, des cigarettes à un prix abordable, une présence
accueillante jusque tard le soir ?

Si les vendeurs et les vendeuses de rues font un métier difficile, qu’elles aimeraient souvent pouvoir changer s’elle avaient des papiers ou d’autres possibilités, la première manière de les aider est d’être à leurs côtés quand elles sont la cible de cet acharnement policier organisé par le maire et le préfet.

Beaucoup de choses sont à imaginer pour s’organiser ensemble. Commençons par manifester notre soutien en nous rassemblant sur le parvis de la gare pour exiger l’arrêt des rafles, déguster des brochettes ou des maïs, entendre des témoignages, marquer de notre présence cet endroit de passage et de sociabilité.

Rassemblement à la gare de Saint-Denis. Vendredi 15 décembre, 18h

Réunions d’organisation les jeudis à 18h au chapiteau Raj’Ganawak, 3 rue Ferdinand Gambon, à Saint-Denis.

Contact : [email protected]

[Crédit photo Le JSD]

 
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