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La Izquierda Diario
25 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

L’hôpital avait interdit un tel déplacement
Suisse : Une femme enceinte de 8 mois expulsée malgré un certificat médical
Sadek Basnacki

Europe forteresse. Une femme d’origine érythréenne enceinte de 8 mois et son enfant de 1 ans ont été expulsé de la Suisse vers l’Italie cette semaine. En plus de cette mise en danger de cette femme et de l’enfant, l’hôpital lui avait délivré un certificat médical lui interdisant un tel déplacement.

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Crédits photo : Laurent Guiraud

A quatre heures du matin, le 13 novembre, dans le centre d’hébergement d’urgence de Adliswil, en Suisse, une Erythréenne de 21 ans, au 8ème mois de sa grossesse et sa fille d’un an ont été arrêtées par les policiers zurichois après avoir été séparées plus de 6 heures, elles ont été finalement expulsées vers l’Italie, lieu d’arrivée en Europe. En effet, s’appuyant sur les accords de Dublin, les autorités suisses ont estimé que la demande d’asile de la jeune femme devait être traitée en Italie, pays où elle avait été enregistrée en premier lieu, et non en Suisse. Elle s’est donc retrouvée avec sa fille d’un an, seule dans les rues de Rome, sans appui, sans famille, sans argent... dans une grande détresse et devant s’occuper d’un petit enfant et bientôt d’un nouveau-né.

Un hôpital avait jugé que sa grossesse ne lui permettait pas d’être expulsée

L’hôpital du Triemli, situé à Zurich, avait attesté début novembre que son état ne permettait pas un tel déplacement.

Le journal Tages-Anzeiger, a trouvé qu’un deuxième certificat médical a été réalisé peu de temps après par un médecin de l’entreprise Oseara, qui accompagne médicalement les expulsions pour le compte de la Confédération. Selon cette deuxième attestation, la jeune femme enceinte était en mesure de prendre l’avion.

L’avocate de l’Erythréenne, Lena Weissinger, est scandalisée. Elle ne comprend pas pourquoi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a fait faire ce deuxième certificat. Idem pour l’hôpital, qui rappelle qu’une attestation de sa part devrait être respectée. « Ce qu’ils ont fait là est totalement inhumain », réagit Jean Zermatten, fondateur de l’Institut international des droits de l’enfant, en Valais, et président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU.

Contacté par le « Tages-Anzeiger », le SEM se défend en précisant que la firme Oseara avait un mandat spécial. Seule cette entreprise serait habilitée à décider si un transport peut être effectué ou non d’un point de vue médical. Il est à noter que le père de l’enfant et mari de la femme, ainsi que sa sœur sont tous les deux établis à Zurich mais pourtant cela n’a rien changé à la décision de la Suisse, qui semble vouloir avant tout chasser de son territoire le plus de migrants possibles.

Ce n’est pas un cas isolé

Ce n’est pas la première fois que la Suisse se rend responsable d’un traitement xénophobe et d’autant plus scandaleux vis-à-vis d’une femme enceinte candidate à l’asile. Il y a peu un douanier a été reconnu coupable de lésions corporelles par négligence, de tentative d’interruption de grossesse et de violations répétées des prescriptions de service. Lors du transport vers la frontière d’une réfugiée syrienne enceinte de sept mois, il avait ignoré les appels à l’aide de la femme qui s’était plainte de douleurs et de saignements. Son mari avait réclamé à plusieurs reprises une assistance médicale, sans que le douanier ne fasse quelque chose. Au lieu de cela, il a fait embarquer le couple dans un convoi à destination de Domodossola, où la femme a accouché d’un bébé mort-né.

L’extrême droite qui ne cesse d’occuper de plus en plus de place dans la société helvétique, mise beaucoup sur la propagande anti-migrant et anti-musulman. Mais lorsque l’on voit le traitement réservé aux migrants par la Confédération, on ne peut que se dire qu’il n’y a pas beaucoup de différence dans la gestion actuelle et la gestion espérée par l’extrême droite suisse.

Le 8 mars prochain une coalition d’associations et de militant-e-s iront remettre au conseil fédéral l’Appel d’elles, une pétition qui demande une protection pour les femmes et les enfants. Alors Refugees welcome !

 
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