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La Izquierda Diario
11 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Tout un symbole
Assurance chômage. Au siège du MEDEF, gouvernement et syndicats négocient…
Julian Vadis

Il fait peu dire que le gouvernement n’est pas avare d’effort pour détruire les droits des salariés. Après un début de quinquennat en fanfare, c’est désormais à l’assurance chômage que le président des riches s’attaque. Une première réunion de négociations avec les syndicats avait lieu ce jeudi. Tout un symbole : c’est au siège du MEDEF que les discussions ont eu lieu.

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Crédits photo : Corentin Fohlen. Divergence

Pour l’assurance chômage, Macron joue la carte du dialogue social

On le sait, Emmanuel Macron est déterminé à poursuivre sur sa lancée de 2017. Alors qu’une dizaine de réformes sont d’ores et déjà prévues pour le 1er semestre 2018, le gouvernement s’attaque à l’assurance chômage. De premières discussions avaient eu lieu au Ministère du Travail à la mi-décembre. Ce sont les premières négociations qui ont débuté ce jeudi... au siège du Medef.

18, c’est le nombre de « partenaires sociaux » appelés à la table des négociations. Alors que Macron avait joué la carte du « bulldozer » pour son début de mandat, c’est une autre option que le « président des riches » entend utiliser pour mener la bataille de l’Assurance chômage : celle du dialogue social. Une opération à risque, puisqu’il s’agit en définitive de s’attaquer à un (très) gros morceau : la sécurité sociale. Pour ce faire, c’est non seulement une stratégie plus douce qui est employée, mais également plus ciblée : seuls les salariés du privé sont visés. On le voit, Macron entend prendre toutes les précautions possibles, au vu de sa marge de manœuvre relativement réduite, pour éviter tout envenimement de la situation sur le terrain de la lutte des classes. Ou, a minima, de jouer la carte de l’isolement des secteurs, par la traditionnelle découpe public/privé.

Mirage d’avancée sociale et véritable attaque contre les classes populaires

Le gouvernement met en avant ce qui est bien trop hâtivement qualifié « d’avancée sociale » : l’ouverture de l’Assurance chômage aux démissionnaires. Un épouvantail agité qui illustre à merveille les « précautions » d’un président dont la côte de popularité, selon les médias dominant, serait en hausse, et qui en dit long sur les contradictions qui s’approfondissent depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, qui a objectivement gagné une bataille à la rentrée sociale avec la loi travail XXL, mais qui dans le même temps cristallise les colères, comme en témoigne l’étiquette de « président des riches » qui lui colle à la peau.

Mais bien sûr, ce sont les contreparties de cette « avancée » qui permettent de mettre en lumière l’ampleur de l’attaque. Tout d’abord, la « traque aux chômeurs », dénoncée par la CGT comme étant « prendre le problème dans le mauvais sens » et avec laquelle Macron vise à réduire de 50% les indemnités mais aussi, et surtout, une suppression pure et simple des cotisations sociales. C’est-là une réforme appelée de ses vœux depuis des décennies par le grand patronat et qui lancerait les grandes manœuvres en termes de destruction du modèle de la sécurité sociale dans son ensemble.

La « vigilance » des syndicats ne suffit pas. Il faut quitter la table des négociations et préparer la riposte

Pour l’heure, la CGT, FO et la CFDT ont annoncé rester « vigilants » sur le dossier de l’assurance chômage, estimant que des « réformes » sont nécessaires tout en insistant sur la nécessité de mettre en place des mesures compensatoires. En bref, les principales centrales syndicales sont décidées à jouer le jeu du « dialogue social » avec le gouvernement.

Il s’agit là d’une composante importante pour Macron. La participation des centrales syndicales aux négociations, dans le cadre du processus de casse de la sécurité sociale, est en effet indispensable pour éviter le scénario d’une mobilisation massive de contestation dans la rue, qui serait une véritable épreuve pour un gouvernement très largement détesté au sein des classes laborieuses et populaires.

C’est pourquoi il est indispensable de quitter la table des négociations et de commencer à préparer la riposte, avec un plan de bataille unitaire qui a tant fait défaut lors du mouvement contre la Loi travail et à la rentrée sociale de 2017. A l’heure où, dans les facs, des débuts de contestation pointent leur nez, du Mirail à Paris 1, chez les étudiants et personnels, il s’agit d’œuvrer à une riposte d’ensemble du monde du travail et de la jeunesse contre l’offensive libérale d’Emmanuel Macron.

 
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