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La Izquierda Diario
19 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Énième marée noire
Chine : une nappe de pétrole de la taille de Paris dévaste l’environnement
Philomène Rozan

Samedi 7 janvier le superpétrolier iranien Sanchi qui naviguait en mer de Chine orientale est entré en collision avec un cargo, prenant alors feu et déversant des flaques de pétrole autour de lui. Il contenait 136.000 tonnes d’hydrocarbures légers et se dirigeait vers la Corée du Sud pour livrer la cargaison à la firme Hanwha Total (coentreprise entre Total et le conglomérat sud-coréen Hanwha ).

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Suite au choc avec un cargo, il y a eu plusieurs explosions et des déversements de condensats (hydrocarbures légers) : le pétrolier a brûlé pendant une semaine avant de couler. Il gît maintenant à 115m de profondeur et des gaz toxiques s’en sont échappés ainsi que deux immenses nappes de pétrole, recouvrant un total de 109km2. Les gaz et explosions rendent très peu probable la survie des 32 membres de l’équipage, dont seuls trois corps ont été retrouvés malgré les opérations de recherches .

Si Takuya Matsumoto, un porte-parole des garde-côtes japonais, estime que « la situation est raisonnablement sous contrôle pour le moment  » et qu’il est « difficile d’évaluer l’impact environnemental  », les experts environnementaux et Greenpeace sont eux très inquiets. De la même manière si pour Pékin les condensats sont moins dangereux du fait qu’ils ne forment pas une nappe de pétrole en surface mais un nuage toxique qui flotte entre deux eaux, pour le spécialiste des marées noires, Richard Steiner, ils n’en sont pas moins particulièrement toxiques pour l’écosystème sous-marin. Il y a de quoi être inquiet quand on sait qu’il s’agit du plus gros rejet de condensats enregistré et qu’il intervient dans une zone qui est à la fois un lieu d’hivernage de plusieurs espèces comestibles et un passage migratoire pour des mammifères marins. Au danger de la propagation de condensat s’ajoute celui du réservoir de carburant du pétrolier. Celui-ci pourrait contenir jusqu’à 1000 tonnes de diesel lourd qui se déverserait en pleine mer créant une nouvelle forme de danger pour la faune et la flore locale.

Face à une telle catastrophe, il y a de la part des médias bourgeois un silence assez impressionnant comme le faisait remarquer France Culture dans sa revue de presse. Silence qui est cependant le reflet d’un désintérêt de la question écologique de la part de nos dirigeants. En effet si ces derniers disent œuvrer pour l’écologie – enfin du moins pour ceux qui ne remettent pas en question l’existence même du réchauffement climatique – lorsque la deuxième entreprise française est responsable d’une nappe de pétrole de la superficie de la ville de Paris, c’est le silence qui règne. Si les marées noires qui avaient touché les côtes françaises, comme celle de l’Erika en 1999, avait fait beaucoup bruit, l’éloignement de la catastrophe participe aussi à l’invisibilisation d’un accident qui va toucher des millions de personnes dans des régions qui sont parmi les plus pauvres du monde.

 
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